Libreville – La société Averda a décidé d’abandonner les quartiers de Libreville et Akanda dans la saleté et les odeurs pour exiger le paiement de son pognon que le gouvernement peine à décaisser.
Depuis la fin de la semaine dernière, Averda a cessé de collecter les ordures ménagères dans les quartiers qui ne sont pas des « miroirs » de la capitale gabonaise.
Averda a, à cet effet, adressé la semaine dernière un gentil courrier à Clean Africa, la société qui lui a concédé ce juteux marché de plusieurs milliards de FCFA.
Selon ce courrier Averda a décidé de mettre en place un service minimum pour nettoyer uniquement la vitrine de Libreville donc le bord de mer et les quartiers résidentiels. Les autres quartiers sont dorénavant abandonnés aux mouches, odeurs et montagnes d’ordures ménagères qui bloquent déjà la circulation piétonne et automobile.
Averda n’est pas à son premier coup d’éclat. A la veille de la noël 2017, elle avait cessé de travailler pour tension de trésorerie. En janvier dernier, elle a aussi arrêté de travailler pour dénoncer des difficultés d’accès à la décharge publique de Mindoubé.
« Les mêmes causes produisent les mêmes effets », a confié à Gabonactu.com un responsable de la société peu bavard sur la situation actuelle de la dette de l’Etat auprès de l’entreprise. « La saleté ne se cache jamais », a-t-il conclu.
Dans certains quartiers, les populations tentent de mettre le feu sur ces ordures pour espérer réduire les montagnes. Le ministre de l’Intérieur qui assure la tutelle administrative d’Averda et la mairie de Libreville est encore silencieux.
Sous l’ancien président Omar Bongo Ondimba, l’armée a été réquisitionné à plusieurs reprises pour collecter les ordures dans la capitale qui produit quotidienne 600 tonnes de déchets.