La Sogara a célébré, le vendredi 9 mars 2018 à Port-Gentil, les 50 ans de sa création. L’occasion d’en recenser les problèmes, la situation et les perspectives mais aussi d’en revisiter histoire.
Des tournois internes de football, handball et basketball, des stands dédiés aux cocktails et à une exposition photo rétrospective, une cérémonie protocolaire sobre, notamment marquée par le discours du ministre du Pétrole et des Hydrocarbures et la décoration, par le Grand Chancelier des Ordres Nationaux, d’une quinzaine d’agents de l’entreprise… la célébration du 50e anniversaire de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) aura été pondérée, même si elle s’est clôturée par un dîner de gala, joyeux et fort animé, dans la même soirée, le 9 mars dernier.
Pascal Houangni Ambourouet
La sobriété de cette célébration est sans aucun doute symptomatique de «certaines difficultés auxquelles fait face ce fleuron national. (…) Difficultés essentiellement liées à l’augmentation des besoins en produits pétroliers du marché domestique du fait d’une augmentation exponentielle démographique», ainsi que l’a expliqué, dans son allocution, le ministre du Pétrole et des Hydrocarbures. Si on peut y ajouter «quelques difficultés structurelles», Pascal Houangni Ambourouet n’a pas manqué d’indiquer la nécessité d’une «mutation stratégique de la Sogara, en vue de consolider son rendement économique, son positionnement concurrentiel et ses missions régaliennes de fourniture en liquide blanc.» Autant d’aspects induisant «la reconfiguration de cette entreprise à travers un nouveau contrat de partenariat plus ambitieux, plus opérant mais surtout qui garantirait la citoyenneté économique, sociale et environnementale de cette structure dont les missions sont souverainement au service de la Nation».
Redéploiement stratégique
Le ministre du Pétrole et des Hydrocarbures s’est engagé, à cet effet, à accompagner la Sogara dans sa migration vers l’innovation, le rayonnement et la prospérité. Comme s’il avait anticipé l’allocution du ministre de tutelle, Noël Mboumba, directeur général de Sogara, avait auparavant reconnu qu’il faut à son entreprise, «avec le soutien de (ses) actionnaires et du gouvernement de la République, une mobilisation forte afin d’écrire une nouvelle page prospère et pleine de promesses pour (la) raffinerie». Il n’a pas manqué de rappeler les 4 axes prescrits par le gouvernement en vue du redéploiement stratégique de la raffinerie : la sécurité des installations ; la modernisation de la raffinerie ; la rentabilité économique ; la satisfaction des clients et la formation du personnel. Le patron de Sogara n’a pas moins rappelé que malgré le contexte difficile, son entreprise a enregistré de «bonnes performances industrielles (production et HSE)» : augmentation du traitement du brut et amélioration de la sécurité du site de la raffinerie.
50 ans d’aventures et de succès
Ayant vu le jour en novembre 1964, sous le nom de Société équatoriale de raffinage (SER), la structure a été installée à Port-Gentil au Gabon en 1967, grâce à la volonté commune du Gabon, du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République du Congo et du Tchad. Elle devient Sogara en 1973 lorsque les États partenaires du Gabon se sont retirés pour développer leurs propres solutions en matière de ravitaillement en produits pétroliers raffinés. Difficile cependant de tirer le bilan de cette longue aventure. La Sogara qui compte actuellement 300 employés, est passée d’une capacité de production de 600.000 tonnes à ses débuts à 1 million de tonnes aujourd’hui. L’ambition de la tutelle et de ses dirigeants est de porter la production à 1,5 million de tonnes par an.
Rehaussée par la présence du vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, du Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, et des membres du gouvernement originaires de l’Ogooué-Maritime, la cérémonie a été l’occasion d’attribuer des distinctions honorifiques à quelques acteurs de cette aventure cinquantenaire : l’un d’eux a été porté au grade d’officier de l’ordre de l’Étoile équatoriale, un autre au grade de chevalier du même ordre tandis que quatorze personnes, dont Pascal Houangni Ambourouet, ont reçu la distinction de chevalier de l’ordre national du Mérite. Le tout sous le regard rêveur d’un certain Monsieur Narcisse Bikeigne. Retraité, embauché à la raffinerie, en 1965, à l’âge de 22 ans et porteur du matricule n°0001 des travailleurs de Sogara, il vit désormais dans son village. La fête était résolument belle pour ce pionnier de l’aventure Sogara.