Conjointement animée par les Ministre Christian Magnagna et Me Denise Mekam’Ne Taty, respectivement, en charge du Budget et ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles, Porte-parole du gouvernement, la conférence de presse gouvernementale du 23 avril 2014 a été l’occasion pour les membres du gouvernement d’annoncer que l’Audit commandité par les plus hautes autorités du pays auprès du trésor public dans la période de février à mars 2014 aura permis à l’Etat de faire des économies de l’ordre de 654 Milliards de FCFA.
Au cours de cette rencontre, la deuxième avec les Hommes de médias, les deux membres du gouvernement sont largement revenus sur les deux principaux points qui tiennent les en haleine le personnel de la Fonction publique gabonaise. Il s’agit de la Prime d’Incitation à la Performance (PIP) et l’assainissement des finances publiques avec un regard poussé sur les marchés passés de gré à gré qui font perdre d’énormes sommes à l’Etat.
Décidée, en février 2014 par le souci du président de la République de « mettre en place un mécanisme de motivation des agents civils de l’Etat », en plus d’arriver à une lutte efficace contre les inégalités dans le traitement des agents publics, la Prime d’incitation à la performance (PIP) suscite beaucoup de remous depuis son évocation alors même que, pour le gouvernement, la question ne devrait nullement provoquer de mécontentements qui s’en dégagent dans la plupart des administrations gabonaises.
Pour le ministre Christian Magnagna, l’évocation de la PIP ne date pas d’hier. Depuis 2010, les plus hautes autorités du pays y réfléchissent et sa mise en place effective prochaine, portée par le projet de loi relatif à la suppression de certaines dispositions de la loi 1/2005 sur la prime de rendement, donne la preuve d’une volonté du président de la République de parvenir à une certaine justice dans le traitement de « tous les agents de l’Etat », a indiqué le ministre du Budget et des Comptes publics.
En somme, la PIP reste une simple prime « fluctuante et non un salaire » dont le montant sera fixé chaque début d’année par les Ministres du Budget et de l’Economie sur la base des performances de l’administration. Selon le Ministre du Budget, son montant peut varier d’un mois à un autre, d’un trimestre à un autre et en fonction de la performance de l’agent, et d’une année à une autre en fonction de la performance des services de l’administration.
Autre point évoqué et non des moindres, l’assainissement des finances publics. Là-dessus, le ministre du Budget a laissé entendre que tout avait été mis en place afin que la chaîne de responsabilité soit démantelée et connue de tous avec en toile de fond, la remise à plat des mouvements engagés : « Toutes les créances douteuses ont été annulées après des négociations avec les opérateurs concernés ».Il a aussi déclaré avoir mis en garde les fournisseurs indélicats dont la liste noire de certaines entreprises aurait déjà été établie et sera diffusée dans les jours à venir. Christian Magnagna a par ailleurs fait remarquer que, pour que de tels montants se perdent, il y avait une chaîne de responsabilités clairement établie et que les éventuels coupables d’ailleurs définis seront poursuivis et punis selon la loi.
Il est à noter que l’audit commandité a révélé qu’entre 2006 et 2012, 600 Milliards de francs CFA avaient été frauduleusement payés aux fournisseurs de l’Etat. Tandis que pour la seule année 2013, les experts commis à la tâche ont déniché 54 milliards de francs CFA de facturations non fondées. Dès la semaine prochaine, a déclaré le Ministre du Budget, « toutes les créances correspondant à la vraie dépense pour un montant de plus de 100 milliards de francs CFA seront payées ».