A l’initiative du président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, les Assises sociales du Gabon se sont ouverts les vendredi 25 avril 2014 à Libreville avec l’objectif de rassembler la société civile, le tissu socio-économique gabonais, les experts et les modèles de réussite dans le monde pour définir, d’une même voix, les modalités de mise en exécution du Pacte Social devant sortir les 30 % de Gabonais de la pauvreté et de la précarité. Et pour ce faire, les Sages ont eu leur mot à dire pour «un Gabon solidaire et responsable».
Placées sous le thème «Pour un Gabon solidaire, changeons de mentalité», les Assises sociales qui se déroulent ces 25 et 26 avril 2014 au stade de l’Amitié de Libreville, se présentent comme une plateforme d’aide à la décision. Elles visent à booster la mise en œuvre de la Stratégie d’investissement humain du Gabon pour lutter efficacement contre la pauvreté et la précarité qui touchent 30% de la population gabonaise.
Si un proverbe Malawite dit «celui qui désire la pluie doit aussi accepter la boue», l’on peut aisément comprendre la présence de Sages qui ont volontiers accepté de partager leur expérience avec la jeunesse. Sans langue de bois et devant le Chef de l’Etat qui a participé à tous les travaux de la journée, les Sages ont tout dit. Car, pour eux, comme le relève un autre proverbe africain, «l’erreur n’annule pas la valeur de l’effort accompli». C’est pour cette raison que chacun d’entre eux s’est prononcé en vue d’engager une dynamique collective avec l’ensemble des Gabonais.
«Nous sommes venus pour apporter notre expérience à la jeunesse. Nous avons servi notre pays en son temps. Nous avons une expérience familiale, politique, économique et sociale. Nous sommes les témoins de deux époques de notre pays», a dit madame Apolline Doumba, première femme préfet au Gabon, ancien cadre du privé, qui ne demande qu’à aider à la construction du Gabon. Comme elle, Daniel Afome Nzé, ancien maire de Makokou, a pris la parole et a notamment déclaré : «nous ne pouvons pas avancer sans modèles». D’où cette phrase adressée directement au président de la République : «la jeunesse qui vous accompagne doit être soutenue par les personnes qui ont une expérience», faisant ainsi allusion aux anciens cadres de l’administration qui peuvent encore apporter des idées et des conseils à l’Etat. Pour lui, les jeunes auraient pu dire au président de la République de réfectionner et non de casser les hôpitaux, à l’instar de Jeanne Ebori, car, il aurait souhaité que ces structures vieillissantes soient réfectionnées et qu’à leur côté, de nouvelles soient construites.
«Nos enfants ont besoin d’une bonne éducation, d’une bonne formation et de changement de mentalité. Avec tout cela, les choses ne peuvent que changer», a dit, pour sa part, Maurice Tchikaya, ancien directeur des programmes de la Radiodiffusion et télévision gabonaise (RTG1), devenue Gabon Télévision. A sa suite, un autre ancien, Pierre Obame, ancien directeur général des Impôts, a expliqué, s’adressant aux jeunes actuellement aux affaires, que le Gabon «fait des efforts et des sacrifices énormes». «Lorsqu’on vous donne de l’argent pour un projet, réalisez-le», a-t-il dit fustigeant la propension de la jeunesse à vouloir «tout avoir à la fois et sans travailler». Corroborant ce propos Apoline Doumba a insisté sur la nécessité de la sanction par l’application de la loi. Car l’impunité, selon elle, accentue le fléau de la corruption. «Corruption doit être égale punition», a-t-elle lancé.
«Jeunes, soyez sages, fidèles et référez-vous aux anciens pour la construction du pays», a lancé l’ancien préfet, première femme à ce poste au Gabon. Et l’on peut suspendre avec cet autre proverbe gabonais qui indique que «le fleuve fait des détours parce que personne ne lui montre le chemin».