N’ayant obtenu ni le limogeage ni la démission du recteur Marc-Louis Ropivia, la Force de réflexion et d’actions pour l’Enseignement supérieur (Frapes) et le Syndicat des enseignants-chercheurs (Snec) de l’Université Omar Bongo (UOB) sont entrés en grève ce lundi 5 mars.
La Frapes et le Snec-UOB ont mis à exécution la menace proférée le 24 février dernier. Ce lundi 5 mars, les deux syndicats ont lancé un mouvement de grève au sein de l’UOB. Ils réclament une «nouvelle gouvernance de l’Université sans Marc-Louis Ropivia», dont la gestion, depuis cinq ans, est jugée «opaque» ; et dont l’attitude, ces derniers mois, est à leurs yeux insultante.
En effet, «depuis le conseil d’administration de l’UOB (le 10 janvier 2018, ndlr), regrettent les syndicalistes, le recteur s’est inscrit dans une opération de dénigrement et d’injures à l’endroit des responsables syndicaux pour avoir demandé clarté et explication sur certaines questions financières. Dans la même stratégie cabalistique, son conseiller (Serge Loungou, ndlr) s’est montré injurieux et méprisant à l’encontre des enseignants via leurs syndicats, en nous traitant de nécessiteux, de plagiaires et d’amoraux, alors que nous n’exprimions qu’un droit de paiement des actes pédagogiques accomplis, il y a deux ans, et qui méritent leur dû. (…) Nous avons que cette opération de dénigrement et d’outrages est un stratagème pour masquer la gestion opaque de l’UOB.»
Cette gestion supposée peu orthodoxe des finances de l’UOB, selon Mike Moukala Ndoumou (Snec) et Tom Frédéric Mambenga Ylagou (Frapes), Marc-Louis Ropivia «vient une fois de plus de la montrer en interdisant désormais aux enseignants-chercheurs, aux syndicalistes en particulier, l’accès au service de la direction administrative et financière (DAF)». La Frapes et le Snec-UOB pointent «une décision illégale, qui corrobore l’opacité de la gouvernance» de celui qui ne toucherait pas moins de 10 millions de francs CFA, correspondant à sa «prime de technicité» tous les trimestres.
Avec Marc-Louis Ropivia à la tête de l’UOB, les syndicalistes assurent que «jamais l’Université ne s’est aussi mal portée sur le plan académique et administratif : guère d’actes concrets qui démontrent une volonté de réformes progressistes. Au contraire, le recteur a centralisé tous les pouvoirs décisionnels sur lui, tout se ramène à lui. Il ne fait rien pour que l’UOB fonctionne selon les pratiques universitaires internationales». Pour le Snec-UOB et la Frapes, il est évident que l’UOB se portera mieux sans le recteur actuel. Le ministère de l’Enseignement supérieur le démettra-t-il de ses fonctions ? Rien ne le dit. Mais pour l’heure, les grévistes n’entendent pas leur grève avant son départ.