Libreville, 4 mars (Gabonactu.com) – Jean Ping qui aurait du s’exprimer la semaine écoulée dans une déclaration solennelle pour donner sa position définitive sur les élections législatives du 28 avril prochain a visiblement choisi de faire durer le suspense.
Son cabinet de communication avait pourtant annoncé cette déclaration pour la semaine qui s’est achevée. Jean Ping n’a pas livré sa déclaration désormais très attendue car sa position sera naturellement applaudit par certains et regrettée par d’autres.
Selon des informations collectées par Gabonactu.com, la galaxie de Jean Ping est fracturée en deux principaux morceaux. Le premier morceau qu’on peut appeler « aile dure » ou les « faucons » ne veut pas du tout entendre parler d’une quelconque participation aux prochaines élections législatives organisées par l’actuel pouvoir qu’ils qualifient « d’usurpateur, d’illégitime et d’assassin ».
Pour cette aile, pas de participation aux élections organisées par le pouvoir qu’elle accuse d’avoir volé la victoire de Jean Ping lors de l’élection présidentielle du 27 août 2016. Participer à ce scrutin serait une insulte aux martyrs du 31 août 2016 et au-delà, soutiennent les partisans de cette aile qui indiquent également que ce serait une manière plausible de reconnaitre Ali Bongo Ondimba comme président légitime du Gabon. Ceci ferait chuter nette la résistance prônée par Jean Ping pour espérer reconquérir son pouvoir « volé ».
Benoit Mouiti Nzamba président du PGP, l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong et l’ancien ministre Vincent Moulengui Boukosso seraient les chefs de fil de ce choix. Pour eux, le boycott sinon l’empêchement de la tenue de ce scrutin et la solution idéale. La création récente du « Refus citoyen » pour empêcher la tenue de ce scrutin serait leur manœuvre.
A côté de ces « radicaux » se trouvent les modérés. Ceux qui pensent que la résistance ne doit pas uniquement s’organiser dans la rue. Ce courant est tenu par l’Union nationale de Zacharie Myboto, des Démocrates de Guy Nzouba Ndama, du Rassemblement héritage et modernité d’Alexandre Barro Chambrier et de l’USIS de Jean de Dieu Moukagni Iwangou.
Les tenants de cette position, à quelques exceptions, ont tous déjà siégé à l’Assemblée nationale. Ils ont tous des partis politiques en pleine reconstruction et donc rêvent de les consolider grâce à ce scrutin.
Les « modérés » croient dur comme fer qu’ils peuvent véritablement faire chuter le pouvoir actuel depuis l’Assemblée nationale si jamais ils obtiennent une majorité confortable à l’issue du scrutin du 28 avril prochain. Ils engageraient alors plusieurs initiatives pour modifier les lois adoptées comme lettre à la poste par les législateurs sortant.
« Il faut pourrir le fruit de l’intérieur », a confié à Gabonactu.com un membre du clan Ping souhaitant aller aux élections.
Jean Ping doit ménager ces deux camps pour espérer garder une haute main sur sa « galaxie ».
« La position de Jean Ping est inconfortable aujourd’hui car dire oui au scrutin fera oublier sa lutte. Dire non également l’éloignerait de certains soutiens de taille », a analysé un connaisseur de la vie politique gabonaise qui voit Jean Ping quasiment dans une « souricière ».
Durant la campagne électorale pour la présidentielle de 2016, Jean Ping se présentait comme le « Général » choisi par l’opposition pour mener la bataille finale. Le choix du général sera déterminent pour le futur.
« Il poursuit ses consultations« , a confié un élément de sa « garde » à Gabonactu.com