Le Gabon souhaite entrer dans le capital d’Eramet en acquérant 11,2% des parts du groupe français. Le pays devra cependant faire avec la concurrence de BGFIBank, également intéressé par l’acquisition de ces parts. Une information pourtant niée par le représentant du groupe minier français au Gabon.
Libreville a l’ambition d’accroitre sa participation au capital du Groupe Eramet. Elle souhaite acquérir une dizaine de parts mis sur le marché par le groupe français. En effet, selon Africa Mining Intelligence ( 27 février), «11,2% du capital groupe français sont à nouveau sur le marché».
Selon cette publication confidentielle consacrée à l’actualité de l’industrie minière en Afrique, les parts à vendre ont longtemps été détenues par Carlo Tassara, une holding appartenant à l’homme d’affaires français Romain Zaleski. «Elles (les parts, ndlr) ont été reprises fin 2016 par les banques italiennes Intesa Sanpaolo et UniCredit qui les ont remise en vente à la bourse de Paris, en septembre 2017», affirme Africa Mining Intelligence. A ce qu’il semble, les acheteurs, en majorité italiens, souhaitent valoriser leur investissement.
Une aubaine pour le Gabon, déjà actionnaire à 28,94% dans la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale d’Eramet spécialisée dans l’exploitation du manganèse. L’acquisition des 11,2% des parts d’Eramet est un rêve caressé par Ali Bongo lui-même. Toutefois, rapporte Africa Mining Intelligence, un autre acteur gabonais, le groupe BGFIBank a également des vues sur les parts du groupe minier français.
Selon Africa Mining Intelligence, Romain Zaleski, ancien propriétaire des 11,2% des parts d’Eramet contrôle aussi 9% du capital de BGFIBank, où il est représenté par son bras droit, Claude Le Monnier. Par, ailleurs, souligne la même source, «l’avocat choisi par BGFI pour l’accompagner sur ce dossier est l’un des conseils historiques de Romain Zaleski, Olivier Cren». Cet avantage peut être un atout pour le Groupe BGFIBank dans la conquête de ces parts de marché.
Joint au téléphone, le représentant d’Eramet au Gabon soutient, pourtant, ne rien savoir de toutes ces tractations, annoncées alors que, le 20 février dernier, le quotidien gouvernement L’Union titrait sur un «contrat léonin» et «Un marché de dupes». Si le journal très proche du pouvoir de Libreville mettait «Les compagnies minières à l’index», il ne visait pourtant qu’Eramet et ses filiales locales : Comilog et Setrag. Les représentants du grand minier français au Gabon assurent que le groupe est focalisé sur un plan de développement de 204 milliards de francs CFA pour Setrag ; et 5,8 milliards de francs pour le développement de la production de manganèse à Mouanda. «Nos équipes sont focalisées actuellement sur la rentabilisation des 4 millions de tonnes de production et sur le projet de développement de la mine de Moanda. Nous n’avons aucun commentaire à faire sur les articles de presse auxquels vous faites référence. Nous notons par contre la position des ministres qui ont dit qu’il n’y a pas de problème entre l’Etat gabonais et nous», a-t-il simplement été répondu à Gabonreview.