Une semaine de protestation dite «silencieuse» devrait être lancée, dès ce mercredi 23 avril, au ministère de la Fonction publique. Alors qu’ils ont décidé de se vêtir de noir au terme d’une assemblée générale extraordinaire tenue le mardi 22 avril 2014, les agents de cette administration ont lancé un préavis de grève, en vue du paiement «intégral» leurs primes de rendement.
C’est une semaine plutôt mouvementée qui s’annonce au ministère de la Fonction publique. En effet, réunis autour du Syndicat national des agents de la Fonction publique et de la réforme administrative (Synafopra), plusieurs fonctionnaires ont tenu une assemblée générale (AG) dite «extraordinaire» au terme de laquelle, à l’unanimité, ils ont décidé du dépôt d’un préavis de grève. Objectif : interroger les autorités de ce département gouvernemental sur les modalités de calcul ayant conduit au récent paiement de la prime de rendement aux différents agents de l’administration.
En effet, le vendredi 18 avril dernier, les agents du ministère de la Fonction publique ont perçu leur prime de rendement. Mais selon Daniel Nnang, si ce paiement est loin d’avoir contenté ses bénéficiaires, c’est que les calculs sur lesquels la répartition de cette prime se fonde sont sujets à forte caution, voire tout simplement erronés. A cet effet, pour le président du Synafopra, il était nécessaire que les agents se réunissent et en débattent, afin de déterminer la conduite à tenir face aux manquements dont la plupart disent avoir été victime.
«Nous avons convoqué cette assemblée générale extraordinaire parce que depuis un bon bout de temps, le président de la République et le gouvernement ont souhaité mettre la PIP[Prime d’incitation à la performance - ndlr]en place, et la note circulaire du Premier ministre disait que les gens qui percevaient les fonds communs ou les primes de rendement devaient les percevoir sur une nouvelle grille à condition que celle-ci soit transmise aux différents départements ministériels qui percevaient lesdites primes. Mais à notre grande surprise, quand on vient nous payer la prime de rendement dont la Fonction publique bénéficie depuis longtemps, on nous paie sur la base d’une nouvelle grille dont l’existence n’est pas encore officielle. Nous posons alors des questions, sachant que la loi relative à cette grille n’a été votée que vendredi 18 avril. Pourquoi mettre la charrue avant les bœufs ?», s’est interrogé Didier Nnang.
Pour les agents de la Fonction publique, il s’est notamment agi d’exprimer un nombre conséquent d’incompréhensions dans les modalités de ce paiement. En effet, si à demi-mots l’on a dénoncé la curieuse hausse de cette prime de rendement chez certains individus inconnus sur les fichiers de l’administration, en raison d’une supposée relation avec des autorités ministérielles, l’on s’est aussi étonné de sa distribution jugée en dehors des normes. «Pendant que des gens qui ne sont même pas fonctionnaires ici, car sans numéro de matricule ni prise de service, sont passés de 1,2 million à 2 millions de francs CFA, des agents de niveau A1 et même plus bas, touchent plus que ceux du niveau A2. On se demande sur quelle base fonctionne ce pays», s’est insurgé un agent visiblement gêné par la situation.
De ce fait, pour exprimer leur mécontentement et réclamer par la même occasion le paiement du reliquat des primes de rendement des années antérieures, les agents du ministère de la Fonction publique ont décidé, au terme de leur AG extraordinaire, du dépôt d’un préavis de grève. Et à compter du mercredi 23 avril, durant une période de 8 jours, ces derniers se vêtiront exclusivement de noir.