Le trafic de cette essence forestière, observée depuis des années en dépit des mesures du gouvernement pour l’endiguer, a poussé le ministre d’Etat en charge de la Forêt et de l’Environnement à interdire son abattage et son exploitation.
Après l’avoir classé parmi les espèces végétales protégées puis avoir suspendu «à titre conservatoire» un temps son exploitation sur toute l’étendue du territoire national, les autorités gabonaises viennent de renforcer la protection du Kevazingo (Oveng en fang). Ce vendredi 23 février, le Conseil des ministres a adopté le projet de décret portant mise en réserve de cette essence forestière, une des plus prisées dans le secteur, particulièrement en Asie.
Disant se baser sur les articles 67 et 297 du Code forestier en République gabonaise, Pacôme Moubelet Boubeya a purement et simplement «interdit l’abattage et l’exploitation» de ce bois précieux auquel les populations vivant à proximité des forêts confèrent une puissance mystique et spirituelle. Au Gabon, le Kevazingo est, en effet, considéré comme le «gardien», le «roi» de la forêt.
Ces dernières années, jusqu’à récemment, les membres de la société civile gabonaise ainsi que des exploitants nationaux n’ont pas cessé d’interpeler le gouvernement sur le risque de disparition du Kevazingo, dont l’exploitation illégale, particulièrement dans le Woleu-Ntem et l’Ogooué-Ivindo, avait atteint des proportions inquiétantes. Le 30 octobre 2017, le ministre d’Etat en charge de la Forêt et de l’Environnement avait décidé de la suspension de toutes les activités de bois dans les deux provinces. Rien n’y a fait. Espérons que la mesure d’interdiction parviendra à mettre fin au trafic. En attendant, il reste au membre du gouvernement à «préciser les conditions et modalités d’application de (son) texte».