Voyant que la société de services pétroliers avait du mal à payer les sommes dues aux travailleurs relatives à la majoration d’heures de nuit et au rachat des quatre derniers jours de récupération, conformément au procès-verbal de conciliation sanctionnant les négociations de novembre dernier, l’Organisation nationale des employés du pétrole a eu recours à la grève pour la rappeler à ses obligations.
Le 24 février dernier à 18h30, les travailleurs de Wire group ont cessé toute activité sur les sites pétroliers où opère la société. À l’origine, un mot d’ordre de grève de huit jours émanant du syndicat du secteur pétrolier. Dans celui-ci, l’Onep s’offusque du fait que la direction générale de Wire group ne respecte pas les engagements pris lors des négociations consécutives au préavis de grève du 15 novembre 2017. Dans le règlement des points de droit, la société s’était en effet engagée à effectuer un paiement de manière rétroactive des sommes équivalentes à la majoration d’heures de nuit, ce conformément au Code gabonais du Travail. Il était également question de procéder de la même manière avec le rachat des quatre derniers jours de récupération, la demande de l’Onep s’appuyant sur la réglementation en vigueur. Mais plus de deux mois après la communication par l’Onep des montants à payer, la direction générale n’a daigné donner aucune suite. Toute chose qui a conduit le syndicat à déposer un nouveau préavis de grève sur la table de la société, le 12 février 2018. Lors des discussions avec la direction de Wire group dans les locaux de l’inspection spéciale du Travail chargée du secteur pétrolier, le syndicat a exigé que le paiement soit effectué par l’employeur avant le 13 février, date d’expiration du préavis de grève.
Malgré l’expiration du préavis de grève, l’Onep a dû différer la grève, comptant sur le ressaisissement des dirigeants de Wire group. «Nonobstant la pression des travailleurs, nous avons le 20 février adressé un ultimatum de quatre jours à la direction générale de Wire group. Voyant que nous n’avions toujours pas de réponse, nous avons, conformément à la demande des travailleur décidé de l’entrée en grève le 23 février à 18h 30», explique un membre du bureau national de l’Onep. La grève déclenchée pour huit jours n’aura duré que quelques heures, car dans la matinée du 24 février, la direction de Wire group a adressé un courrier à l’Onep dans lequel elle s’engageait à payer les sommes dues aux travailleurs dans les plus brefs délais. Elle sollicitait par ailleurs une rencontre avec le bureau national pour un accord sur les montants à payer, le 27 février 2018.
Le syndicat qui n’en demandait pas plus a automatiquement appelé les travailleurs à une reprise de travail le même jour. Dans la soirée du 24 février, l’activité a ainsi repris sur tous les sites de Wire group. Le syndicat qui attend voir l’effectivité du paiement a simplement suspendu la grève et pourrait la relancer au cas où l’employeur manquait de nouveau à son engagement. «Nous avons demandé à tous les travailleurs de Wire group de rester mobilisés jusqu’à la mise en oeuvre de cet engagement qui marquera l’aboutissement de nos légitimes revendications», a déclaré le secrétaire général de l’Onep. Sylvain Mayabi Binet qui n’a pas manqué de rappeler que la société a par ailleurs pris l’engagement de préserver les emplois jusqu’en juin 2019, malgré la fin d’un contrat avec l’opérateur Addax petroleum.