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Résiliation du contrat Gabon-Veolia : Le bras-de-fer bien engagé
Publié le dimanche 25 fevrier 2018  |  Gabon Nouvelle Vision
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© Autre presse par DR
Le siège de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) à Libreville
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Le géant français Veolia a perdu au Gabon un gros contrat le 16 février 2018. Depuis lors, la guerre des mots entre les deux partenaires n’en finit pas. Un bras-de-fer engagé et qui n’a certainement pas encore connu son épilogue.

L'Etat gabonais a mis fin à la concession avec Veolia au Gabon. Le contrat, vieux de 20 ans, a été résilié officiellement vendredi 16 février 2018 par les autorités gabonaises qui ont sanctionné la dégradation du service de distribution et le mauvais état du réseau mais aussi, « acté l’échec des négociations ».

« Vendredi après-midi, nous avons vu une troupe d’hommes armés prendre possession de nos locaux de la SEEG agir sur décision du ministre de l’Eau et l’énergie au Gabon et réquisitionnant les locaux et les infrastructures de la SEEG », a déclaré, sur les antennes d’une chaîne française, Helamnn Le Pas De Sécheval secrétaire général du groupe Veolia.

« Je vais commencer par dire que tout cela est un grossier mensonge. Les propos qui sont tenus par ce monsieur sont non seulement outranciers, mensongers, mais aussi d’une rare indécence à ce niveau de responsabilité », a quant à lui répondu le porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Ike Ngouoni Aila Oyouomi sur les mêmes antennes.

Ce vendredi, un huissier de justice et moins d’une dizaine d’éléments de Police non armés, se sont présentés à la Société d’énergie et d’eau du Gabon afin de présenter l’arrêté de réquisition de ladite société opérée par Veolia. « Il n’y a pas eu de brutalité, il n’y a eu aucun incident. Il ne s’agit pas donc de ce que ce monsieur décrit comme une grave violation », a-t-il poursuivi.

Veolia accuse le gouvernement gabonais d’avoir rompu brutalement le contrat mais le porte-parole de la présidence assure, comme ce fut le cas avec le ministre de l’Eau et l’énergie, que la concession étant arrivée à son terme en 2017, il a été émis un principe de renouvellement de 5 ans. Cependant, il y a eu un échec des négociations entre les deux parties.

« Donc il ne s’agit pas d’une spoliation, il ne s’agit pas d’un acte brutal, il s’agit d’un acte réfléchi dans le but de préserver les intérêts stratégiques et fondamentaux de la population gabonaise (…) un accès tout à fait normal et régulier à l’eau et l’électricité en République gabonaise », a signifié le porte-parole de la Présidence.

Selon lui, le mécontentement avait été notifié mais a également été palpable et l’est encore dans la mesure où les populations gabonaises réclament toujours de l’eau potable. Un pays « d’à peu près 1 800 000 habitants un peu moins que l’agglomération parisienne, et un groupe comme Veolia ne soit pas capable d’apporter de l’eau régulièrement », déplore-t-il.

Veolia reproche au Gabon de ne pas avoir fait assez d’investissements mais les autorités du pays assurent que Veolia « n’a pas été en capacité de rendre le service pour lequel on l’attendait ». « Il y avait une discussion avec notre partenaire sur les investissements qui ont été faits. L’Etat a consenti à une hausse de tarifs pour pouvoir financer aussi ces investissements. Entre 2009 et 2014, le prix de l’électricité a augmenté de 75%. Le prix de l’eau a augmenté de 48,20%. Où est allé tout cet argent si ce n’est dans les dividendes qui ont été distribués aux différents actionnaires. Où est allé cet argent et pourquoi est-ce que Veolia n’était pas capable d’investir pour accompagner ce qui faisait partie de sa concession » a interrogé Ike Ngouoni Ayila Oyouomi.

Veolia compte engager des recours juridiques pour cette rupture et le Gabon se dit prêt à faire face, s’appuyant sur sa législation en matière de partenariat public-privé (PPP) et conformément au fait qu’il ait notifié son mécontentement. Veolia affirme que l’Etat gabonais lui doit 41 milliards FCFA, le porte-parole de la présidence de la République gabonaise parle de l’incapacité du Gabon à « rembourser une dette qui n’existe pas ». Selon lui, ce montant est « totalement fallacieux ». La dette à rembourser serait « un peu moins de 4 milliards FCFA".
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