Alors que certains médias annonçaient ce 21 février 2018 la suspension de la grève du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), son Secrétaire général joint au téléphone a démenti cette information. La suspension ou non de la grève sera décidée à l’issue de l’Assemblée générale.
En désaccord profond avec l’ancien ministre de la Justice, Francis Nkea Ndzingue, les magistrats gabonais avaient lancé le 14 décembre 2017 une grève illimitée dans les tribunaux du pays pour réclamer son départ du gouvernement. A la suite du léger remaniement ministériel effectué le 20 février 2018, le Garde des Sceaux a été nommé ministre de l’Habitat et remplacé par Edgar Anicet Mboumbou Miyakou. Pour certains, les magistrats avaient eu gain de cause et c’était la fin du débrayage.
Que nenni ! Les syndicalistes restent raides dans leurs toges. Joint au téléphone, le Secrétaire général du Synamag, Harnac Mbélé, a démenti l’information sur la levée du mot d’ordre de grève véhiculée par certains medias. «C’est une fausse information», a-t-il déclaré en expliquant que «la grève n’est pas encore suspendue. On entre en grève par le mécanisme d’une assemblée générale et pour respecter le parallélisme des formes, on doit reprendre le service par le même mécanisme. Tant qu’une assemblée ne se tient pas, on ne reprendra pas le service. On reste en grève», a-t-il confirmé.
L’un des principaux points qui a motivé cette grève était le départ de Nkéa. Même si il a été affecté à un autre portefeuille, les syndicalistes relèvent que ce n’est pas le lendemain qu’ils doivent reprendre. «On doit convoquer une assemblée générale et c’est à son terme que souverainement, on décidera de la reprise du service. Car l’assemblée générale est notre organe souverain», a expliqué le Secrétaire général.
Selon le Secrétaire général du Synamag, cette assemblée générale devrait se tenir en cette fin de semaine au plus tôt ou en fin de semaine prochaine. Probablement, la grève sera levée, assure-t-il. Toutefois, il rappelle que les greffiers sont également entrés en grève pour d’autres problèmes. «Il faut noter que cette grève n’aurait pas dû être faite. Elle nous a été imposée par le pouvoir. Elle ne concernait en rien notre cahier de charges. Elle a été suscitée ou motivée par la violation d’un certain nombre de principes de droit, de séparation des pouvoirs et de la violation du secret d’instruction, en plus des menaces sur magistrats, des injures et des diffamations proférées par la suite. Cette grève ne concernait en rien nos revendications syndicales ou purement corporatistes», a expliqué Harnac Mbélé.
Les magistrats espèrent reprendre rapidement les négociations avec le nouveau ministre. «Nous irons le voir pour lui présenter les motifs pour lesquels nous voulions rentrer en grève. Car, il y avait déjà violation d’un certain nombre de principes et de règles statutaires pour lesquels nous avions déjà interpellé les différentes autorités», précise le secrétaire général du Synamag.