La récente prise de contrôle de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), filiale du groupe français Veolia, par l’Etat qui accuse l’entreprise de ne pas répondre à ses engagements suscite des inquiétudes sur l’avenir de l’entreprise, quand on connaît le sort réservé aux sociétés étatiques au Gabon.
Après tout le bruit autour des raisons qui ont poussé l’Etat gabonais à rompre le contrat de concession pour l’adduction en eau et électricité après 20 ans de « sereine » collaboration avec le groupe Veolia, maison mère de la SEEG, c’est désormais l’avenir de la société qui cristallise les débats. Qu’adviendra-t-il de la société, des investissements et des salaires ? Au-delà de ces interrogations, c’est surtout la capacité des manageurs nationaux à maintenir le cap. Surtout que le constat empirique prouve que les sociétés publiques ont toutes ou presque mis la clé sous le paillasson. En atteste le sort de nombreuses entreprises publiques et parapubliques, entre 1990 et 2000, tels que l’OPT, Air Gabon, Hevegab, Gabon Airlines, pour ne citer que celles-là, (Ndlr : privatisées au début des années 2000, par faute de bilan satisfaisant). Dans le même lot on peut y loger le cas de la de Poste Bank plongé dans des malversations financières importantes, de la Banque gabonaise de développement (BGD) ou encore de Sogatra, toutes des entreprises gérées par des Gabonais.
Qu’adviendra-t-il de la SEEG ? Le plus inquiétant dans cette histoire ne réside pas uniquement au niveau du paiement des salaires, mais particulièrement dans la continuité du service à savoir la desserte nationale en électricité et eau courante. « L’Etat ne dispose pas de suffisamment de moyens pour réaliser les investissements nécessaires à la réalisation de cette ambition », estime l’analyste économique Mays Mouissi. Un truisme explicatif du déclin des entreprises nationales.