Les militants et sympathisants du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) se sont retrouvés à Libreville, autour du président de leur formation politique, Ali Bongo Ondimba, pour un Conseil national en vue d’un examen des activités du gouvernement, des entreprises privées et parapubliques, mais aussi pour réfléchir sur le fonctionnement du parti et sur les enjeux stratégiques du développement de la société gabonaise.
Premier du genre depuis 2009, le Conseil national du PDG, convoqué par le président de cette formation politique, Ali Bongo Ondimba, et en vertu des dispositions statutaires de ce groupe politique, a réuni au Jardin Botanique de Libreville tous les cadres, dirigeants et militants du PDG. L’importance de ces assises pourrait avoir pour baromètre l’interminable de cohorte de véhicules parqués autour du carrefour Camp de Gaulle, de part et d’autre de la chaussée. Vêtus du pagne de leur parti, les membres du PDG ont donc investi la salle qui accueillait les travaux. Et comme de coutume, les chants en l’honneur de cette formation ont meublé le temps avant les discours et exposés.
Il a donc été question pour le parti politique au pouvoir, en proie à des démissions et à des dysfonctionnements internes, de porter un regard introspectif et prospectif sur des questions d’intérêt national et international, ainsi que sur le fonctionnement du parti. Autrement dit, au-delà de faire l’état des lieux des activités menées par le gouvernement, les entreprises privées et parapubliques, de réfléchir sur les problématiques liées au fonctionnement du parti et sur les enjeux stratégique du développement de la société gabonaise, il a également été question de proposer des voies de réflexion au gouvernement, aux instances du parti et aux groupements parlementaires du PDG.
Inéluctablement, le grand objectif a été la volonté d’accélération des mécanismes de concrétisation de la politique de l’émergence prônée le président Ali Bongo Ondimba. Dès lors, il s’est agi de mettre au centre de cet objectif, le bien-être de la population et la défense des valeurs contenues dans le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). Toute chose qui cadre avec l’expression de développement durable dans lequel s’intègre la «stratégie d’investissement humain du Gabon».
Dans son discours inaugural, le Secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, a déclaré : «en cette occasion exceptionnelle et mémorable, permettez moi aussi de rendre hommage à tous les militants et toutes les militantes qui, après avoir consacré l’essentiel de leur vie au rayonnement du Parti démocratique gabonais et à l’intérêt général de la population gabonaise, ont quitté ce monde au premier rang desquels notre président fondateur vers qui nos pensées sont toujours tournées. Ma reconnaissance va également à ceux, très nombreux, qui vivent dans l’ombre, dont l’action de faire du PDG le plus grand parti de notre histoire et grâce auquel le Gabon est devenu une grande nation».
Face aux rumeurs concernant les dysfonctionnements qui existeraient au sein de la formation dont il a la charge du secrétariat, Faustin Boukoubi a procédé à une mise au point. «Mon rôle m’amène parfois à relever tout ce que murmurent les militants et d’autres citoyens. La rumeur et l’intoxication de la presse instrumentalisée deviennent des fléaux aux conséquences incommensurables. Ce sont des ferments de frustration et de la haine. Les commanditaires et leurs lampistes voudraient-ils nous conduire vers des drames, ayant sévi sous d’autres cieux, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Se rendent-ils compte que consciemment ou sans le vouloir, ils font courir le risque de diviser les Gabonais et d’affaiblir le pouvoir ? S’en rendent-ils comptent ?», s’est interrogé Faustin Boukoubi.
Ali Bongo Ondimba, pour sa part, a réitéré ses ambitions pour le Gabon et les Gabonais. Ferme, il n’a cependant pas manqué de souligner le déficit de communication de la part de sa famille politique. «C’est parce que nous ne communiquons pas assez sur nos réussites que nous laissons certains esprits malveillants les dépeindre en échecs. C’est parce nous n’expliquons pas suffisamment notre démarche et nos ambitions que nous laissons le champ libre à ceux qui n’ont que le mensonge, la médisance, la calomnie et la haine de l’autre comme projet pour le Gabon. Le dessein machiavélique qui guide leur être profond est de voir notre pays s’embraser. Mais qu’ils ne s’y trompent pas. Je ne les laisserais pas faire. Vous ne les laisserez pas faire. Le peuple gabonais ne les laissera pas faire», déclaré Ali Bongo Ondimba
«Nous ne pouvons plus être à la remorque des rumeurs, calomnies, médisances qui nous détournent de l’essentiel. Nous ne pouvons plus laisser ceux qui n’ont rien fait, rien prouvé, venir s’ériger en donneurs de leçons et en procureurs de nos réalisation», a ajouté le président de la République, qui sans le nommer, répond, à n’en point douter, aux différentes sorties de Jean Ping sur les médias internationaux.
Ali Bongo Ondimba n’a pas manqué de se montrer satisfait de son bilan : «De quoi avons-nous peur ? De qui avons-nous peur ? De quoi vous cachez-vous ? Nous n’avons pas à nous émouvoir du bilan de notre action depuis 4 ans. Bien au contraire, les données statistiques les plus objectives réalisées par les institutions internationales et les organismes les plus respectés, ces mêmes organismes que l’on cite lorsqu’ils ont des remarques négatives sur notre sur notre pays, ces mêmes organismes des plus respectés prouvent que nous avons de réels motifs de satisfaction et de fierté quant aux résultats obtenus à mi-parcours».
De nombreux thèmes ont été abordés durant ces assises dont «la politique nationale des grands travaux», «la présentation des infrastructures numériques et des fréquences», «la politique nationale de l’urbanisation», «la stratégie de l’entretien routier», «la stratégie Olam au Gabon». Au terme de ces assises, des recommandations ont été faites dont la teneur n’était pas encore communiquée au moment du bouclage du présent texte.