Libreville – Plusieurs gabonais ont manifesté leur colère mardi en milieu de matinée devant le siège de la Société d’eau et d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG) accusée de les priver d’eau et de spoliation par des factures fantaisistes, a constaté un reporter de Gabonactu.com
« Nous voulons de l’eau, nous voulons de l’eau », hurlaient les manifestants, en majorité des jeunes garçons. Brandissant des banderoles écrites sommairement, les manifestants se sont fait remarquer en soufflant très fort dans des vouvouzelas et dans des sifflets.
La manifestation a été organisée par l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC). Ibrahim Sendjet Mboulou, président de l’ONG a affirmé que les manifestants sont venus de plusieurs quartiers pour exprimer leur ras-le-bol.
« Même ici au centre ville il n’y a pas l’eau. Le CHU de Libreville collé au siège de la SEEG est ravitaillé tous les jours par les sapeurs pompiers. Est-ce normal », s’est interrogé M. Sendjet Mboulou.
Plusieurs quartiers de Libreville connaissent la pénurie d’eau depuis des années. La SEEG accuse tantôt les installations vétustes ou l’extension anarchique de la ville qui accueille près de la moitié de la population gabonaise estimée à 1,8 million d’habitants.
« Si ces arguments peuvent être valables. Pourquoi en 30 ans de présence au Gabon la SEEG n’a pas anticipé », s’est-il à nouveau interrogé.
L’OGC s’est par ailleurs insurgé contre la facturation douteuse des prestations d’eau par la SEEG. Les personnes privées d’eau payent plus cher le service par rapport à celles qui sont régulièrement alimentées. Un robinet laissé ouvert ferait tourner le compteur à cause de la pression d’air injectée dans le circuit, selon des explications techniques que les consommateurs n’ont pas.
« On nous envoie des factures élevées pour un service non rendu », a hurlé un manifestant. « Nous voulons de l’eau. Rien d’autre », a-t-il ajouté avant de s’effacer.
Ce genre de manifestations ne sont pas fréquentes devant le siège de la SEEG, filiale du groupe français Veolia. Ils sont par contre réguliers dans les quartiers. La police est généralement appelée au secours pour libérer la voie publique généralement prise en otage par les manifestants.
La SEEG n’a pas encore officiellement réagi suite à ce pied de nez de ses aimables consommateurs.
Le Gabon, pays pétrolier dispose d’un réseau hydraulique très important. Mais les pénuries d’eau sont fréquentes dans la capitale comme dans les villes secondaires. La SEEG détient un monopole de fait de la distribution d’eau et même de l’électricité dans le pays. Son contrat de concession de 30 ans arrivé à terme en 2017 a été reconduit pour une période transitoire de 5 ans.