A la recherche d’une sortie de crise suite au départ du groupe Compass du Gabon, les dirigeants de l’entreprise, ESS Gabon et l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) ont du mal à s’accorder sur certains points. Un conflit d’intérêt qui met en jeu de nombreux acteurs et qui complexifie une situation pourtant simple dans les faits.
Qui de ESS Gabon, des délégués du personnel de l’entreprise et du ministère des Hydrocarbures veut contourner les employés de cette société après le départ du Gabon des responsables du groupe Compass spécialisé dans le catering auquel appartient ESS Gabon ? Des propositions et contre-propositions formulées de part et d’autres entre l’Onep et l’entreprise sur la situation des employés en cessation d’activité font état d’un blocus dans les négociations. « Au terme desdites négociations ayant porté essentiellement sur l’indemnité de bonne séparation, les parties n’ont pas pu s’accorder sur la valeur de ladite indemnité », soutient l’Onep dans une lettre adressée aux responsables de ESS Gabon.
Apte à régler uniquement six mois de salaires, l’Onep trouve cette garantie insuffisante et revendique un paiement d’indemnités de 9 mois de salaires en lieu et place des seize de départ soit, six mois de salaire pour le personnel d’encadrement, sept mois pour le personnel agents de maîtrise et neuf mois pour le personne d’exécution. Une proposition catégoriquement refusée par l’entreprise. « Malgré cette nouvelle concession de l’Onep, ESS Gabon est restée ferme sur sa dernière offre et a indiqué à l’inspecteur qu’il n’était plus opportun d’envisager une autre rencontre », soutient la même lettre.
Implication controversée du ministre des hydrocarbures
Si les divergences de position entre l’entreprise et le syndicat représentant les travailleurs rendent l’issue de cette affaire difficile, l’implication du ministre des hydrocarbures et les magouilles qui seraient orchestrées par les six délégués du personnel proches selon l’Onep des responsables de l’entreprise corse encore les choses. « Vos délégués ont choisi d’obtenir neuf mois en mettant l’Onep de côté plutôt que d’avoir ces neufs mois sinon plus en ayant l’Onep à leur côté », déplore l’Onep. Et l’acte posé par le ministre du Pétrole et des Hydrocarbures, Pascal Houagni Ambourouet n’a pas été épargné. Selon le document de l’Onep, cela « s’appelle « de l’ingérence et de a discriminations de nature à porter atteinte à la liberté syndicale ». Une « ingérence » réprimandée par la loi surtout venant d’un ministre qui tend selon l’organisation à saper les discussions entre les deux parties.