Dans le journal Echos du Nord du 9 février 2018, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, est revenu sur de nombreux sujets d’actualité. Pour le soutien de Jean Ping, un autre dialogue politique, souhaité par une certaine frange de l’opposition, serait la bienvenue.
Dans cette interview accordée au journal Echos du Nord, Guy Nzouba Ndama donne son avis sur les questions qui ont marqué l’actualité ces dernières semaines, notamment le redécoupage électoral, la nouvelle Constitution et les élections législatives.
A propos de la nouvelle Constitution, le natif de Koula-Moutou, dans la province de l’Ogooué-Lolo, relève que «le contenu de l’article concernant l’immunité du président de la République pendant et après ses fonctions n’est pas une invention nouvelle». Il indique en effet que malgré de petites variations rédactionnelles, on retrouve dans le fond l’esprit de cette disposition dans les versions successives de la Loi fondamentale depuis la révision de celle-ci en 2000.
«(…) Nous ne sommes pas en train de dire qu’il n’y a point d’autres inventions préjudiciables. Bien au contraire», assure Guy Nzouba Ndama qui explique que «l’une de ces inventions est le fait d’évincer le régime semi-présidentiel au bénéfice d’un régime présidentiel où le chef est le seul responsable et le seul à déterminer la politique du gouvernement, en même temps qu’il ne peut, curieusement, rendre des comptes au peuple gabonais devant la représentation nationale». Pour l’ancien député, cette Constitution est rétrograde en certains points.
S’agissant d’un nouveau dialogue réclamé par certains, le président des Démocrates estime qu’il est nécessaire que les différents camps se parlent. Pour Nzouba Ndama, «le dialogue est la face complice de la démocratie et sa principale vertu». «Dans la situation actuelle du pays, tourner le dos au dialogue reviendrait à prolonger sa lente agonie», a-t-il déclaré.
Si la sortie de crise via ce dialogue constitue une «responsabilité historique» pour Guy Nzouba Ndama, la participation de l’opposition aux législatives viserait le même objectif. Pour justifier la décision de son parti de prendre part à ces élections, celui qui a apporté son soutien à Jean Ping lors de la présidentielle 2016 rappelle que leur position n’est pas nouvelle, d’autant plus qu’à plusieurs reprises ils n’ont cessé de réclamer une participation aux législatives. «Notre appartenance à la Coalition n’est pas synonyme d’aliénation de notre liberté de penser et d’expression», a-t-il dit.
Quant au redécoupage électoral, l’ancien président de l’Assemblée nationale il estime qu’il «ne signifie ni l’adhésion ni la représentation du peuple», en ce sens qu’il trouve en ce redécoupage de petits calculs du pouvoir. «Mais le peuple a son verdict», a-t-il lancé.