Six ans après le démarrage de ses activités à Batouri, un village situé dans le nord du Gabon du côté de Bitam, Olam Rubber annonce la saignée depuis janvier 2019.
Les plantations d’hévéas rapporteraient gros. Certains indicateurs régulant le marché du caoutchouc démontrent que la demande devrait continuer de croître. Notamment, dans l’industrie de l’automobile et de la pneumatique. Au Gabon, Olam Rubber qui s’est lancé dans la culture de l’hévéa depuis 6 ans, pour la transformation du latex, devrait jouir de ses premières récoltes en 2019.
L’hévéa, qui a une durée de vie d’environ 40 ans, commence à produire du latex après une période d’immaturité de 7 ans. Période à l’issue de laquelle l’hévéa est saigné pour la récolte du latex. « La saignée va commencer à partir du mois de janvier 2019 », a déclaré le directeur d’Olam Rubber Subramanian Prérumal. « Dans les programmations, on aurait commencé un peu plus tard. Mais compte tenu de la bonne croissance de nos arbres, nous allons devoir commencer un peu plus tôt que prévu », a-t-il indiqué.
Sur le site d’une superficie de 28 000 ha, 10 860ha sont déjà plantés et 16 450 ha sont mis en conservation. Notamment, des zones à haute valeur de conservation (HVC). Ce sont des espaces intégralement protégés, des zones humides comme les marécages et rivières autour desquelles des zones tampons variant de 30 à 100 m selon la taille des rivières dans le site, ont été mises en place. En tout, 1 209 employés, dont 96% des locaux, y travaillent.
Après la saignée, le latex devrait être transformé en « produits finis et en produits semi-finis ». Le site de Batouri abrite à cet effet une école de saignée et quelques arbres ont déjà ouverts pour récolter le latex. D’autres ont perdu leur feuillage et l’entreprise a indiqué que cela ne constitue réellement pas un problème. « Une fois la période de pluie arrivée, le feuillage va se régénérer. Donc, ce n’est pas un problème qui pourrait avoir une conséquence sur la production. Au niveau de la plantation nous avons une variété de clowns. Il y a certains qui ont une défoliation rapide. Donc la défoliation est liée au système clonale », a expliqué Subramanian Pérunal.
« Certaines personnes ne se lancent pas dans l’hévéaculture parce que lorsque nous arrivons à la partie d’extraction du latex, les gens n’apprécient pas l’odeur qui s’y dégagent et trouvent que c’est un travail difficile, pas facile à pouvoir supporter. Mais c’est juste une question de détermination. Cette odeur ne tue pas, c’est naturel. C’est comme si tu trempais le manioc dans l’eau », a souligné le directeur d’Olam Rubber. Certains employés gabonais auraient quitté les plantations d’hévéa à cause de cette incommodité.
Sur le site de Batouri, Olam participe à la lutte contre le carbone en valorisant toutes les essences de bois ayant une valeur. « Le travail est fait en collaboration avec le ministère des Eaux et forêts. Le revenu issu des ventes est destiné à financer le fond social que nous avons mis en place pour financer les projets dans les villages impactés par notre activité », a souligné Subramanian Pérunal.