Fluctuations du marché international, subventions, directives des bailleurs de fonds et difficultés économiques. Telles seraient, selon le directeur général des Hydrocarbures, Bernardin Mve Assoumou, les raisons ayant poussé le gouvernement à opter pour une nouvelle hausse du prix du carburant à la pompe au début du mois courant.
Les différentes hausses du prix de l’essence et du gasoil à la pompe intervenues ces derniers mois, et plus récemment encore, étaient inévitables. C’est du moins ce qu’a laissé entendre Bernardin Mve Assoumou, jeudi 8 février sur Radio Gabon. Le directeur général des Hydrocarbures (DGH) a expliqué la nouvelle hausse du 1er février par le contexte du marché international et des subventions que l’Etat gabonais ne parviendrait plus à octroyer, en raison des directives des bailleurs de fonds avec lesquels il a signé des accords dans le cadre de son Plan de relance économique (PRE).
«Le gouvernement a décidé par décret d’adopter un mécanisme d’indexation des prix des produits sur le marché local par rapport aux variations sur le marché international. […] Ce qui est arrivé ce mois, c’est ce qui est arrivé d’autres mois avant. Et si pendant plusieurs mois on n’a constaté aucune augmentation, c’est simplement parce que le gouvernement a décidé de ne pas répercuter ces hausses qui auraient dû être enregistrées depuis longtemps», a expliqué le DGH, précisant que l’indexation est calculée par une commission spécialisée mise en place par le gouvernement, il y a des mois. Cette structure établit les nouveaux prix en fonction du contexte.
Seulement, pour Bernardin Mve Assoumou, lorsque le gouvernement décide de maintenir tel quel le prix du carburant, c’est qu’il accepte de le subventionner. Or, le contexte économique dans lequel évolue le pays depuis plus de deux ans ne s’y prête plus. «En 2012, le prix du baril de pétrole a atteint les 120 dollars, mais on était resté à des prix fixes, ce qui fait que le gap était supporté par l’Etat. Mais cette fois, les conditions sont différentes, par le fait que gouvernement vient de signer certains accords avec ses partenaires internationaux, qui lui imposent une certaine discipline, notamment dans sa gestion des dépenses. Ce sont ses engagements qui font que nous ne soyons plus en mesure de subventionner aujourd’hui le prix de l’essence et du gasoil», a-t-il expliqué.
Le 1er février, le prix réseau (stations-service) du gasoil est passé de 605 francs CFA le litre à 620 francs. Celui de l’essence affiche désormais 560 francs le litre, contre 540 francs en janvier. Cette nouvelle hausse a actuellement des répercussions sur le cout de la vie. Le Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg), mécontent, a décidé de rentrer en grève, à défaut d’augmenter le tarif du transport.