La province a connu l’implémentation de plusieurs projets et programmes agricoles qui, dans un délai plus ou moins long, devrait faire d’elle le principal fournisseur du Gabon en termes de nourriture.
C’est à 549 kilomètres de Libreville que se situe Ndendé, dernière ville sur la Nationale n°1 avant la frontière avec la République démocratique du Congo. Mais, aussi loin qu’elle puisse paraitre, cette localité joue un rôle important pourles habitants de la capitale gabonaise et d’autres villes du pays. En fait, de manière générale, la province de la Ngounié, au sud du Gabon, se positionne depuis quelques années comme la mamelle nourricière du Gabon, avec une multitude de projets agricoles mis en œuvre ou en cours d’implémentation. Deux principales cultures, vivrière et de rente, y sont développées.
Lancé en 2015 dans la province, le programme Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (GRAINE) continue d’enregistrer des avancées significatives. Grâce à l’appui du programme, plus de cinq coopératives se sont lancées dans la culture du manioc, sur une superficie qui avoisinait 90 hectares l’an dernier. La production devrait donc être démultipliée, pour renforcer la position de la province comme premier producteur de cet aliment. Une étude de l’IGAD en 2011 avait par exemple montré que 53% du manioc fourni sur les marchés de Libreville provenaient de la Ngounié contre 12% pour l’Ogooue-Ivindo et 13% pour les sept autres provinces.
La Ngounié bénéficie également de l’appui du PRODIAG. Ce projet a démarré en 2012, pour une durée de 5 ans, et s’étend sur les neuf provinces du pays, avec des objectifs spécifiques dans chacune d’elles. Pour ce qui concerne particulièrement la province de la Ngounié, les objectifs sont de créer 80 exploitations vivrières, 20 exploitations maraîchères et 4 ateliers de transformation du manioc. D’autres opérations structurantes sur les filières agricoles sont prévues dans le cadre du projet, dont notamment : la ré- installation d’un Système d’information sur les marchés à Mouila (SIM), pour permettre un suivi de l’évolution des prix, des origines et des flux de produits ; la création de cadres de concertation entre différents acteurs sur les filières agricoles ; l’identification et l’accompagnement en indication géographique de produits du terroir répondants aux caractéristiques y relatifs.
Pour ce qui est de la culture de rente, le développement du palmier à huile a pris le dessus dans la province. A travers le partenariat public-privé avec le groupe singapourien Olam International, la zone de Mouila, située à une trentaine de kilomètres de Ndendé, s’est transformée en une vaste palmeraie. Plus de 30 000 hectares de palmier à huile ont été plantés. La localité de Mboukou, toujours dans cette zone du pays, renferme désormais la plus grande pépinière de palmiers à huile d’Afrique, avec plus de 5,4 millions de graines en sacs et une superficie de 48 185 hectares.
En avril 2017, la province de la Ngounié a vu l’inauguration d’une usine de production d’huile de palme, dont les prévisions sont une capacité de traitement de 90 tonnes métriques de régimes de palme pour une production de plus de 138 000 tonnes métriques d’huile. L’an dernier, les premiers litres de l’or rouge ont été produites, mais surtout, le Gabon a commencé à exporter des produits agricoles.
Au cœur de ce développement agricole, la province de la Ngounié devrait naturellement impulser son développement local. En effet, sur le plan social, cette zone connait d’importantes évolutions. D’après les statistiques officielles, plus de 7 000 emplois ont été créés au cours des cinq dernières années dans la province, des infrastructures sociales de base naissent également, le réseau routier a été renforcé pour pouvoir écouler les produit. En somme, tout est mis en œuvre pour que la province devienne un leader de la croissance agricole dans le pays.