Plus de deux mois après son arrivée à la tête d’une structure dont la gestion, ces dernières années, n’a pas forcement été irréprochable, Renaud Allogo Akoue entend redresser financièrement la Cnamgs et lui redonner son estime auprès des partenaires.
La tâche ne risque pas d’être facile. Pourtant, Renaud Allogo Akoue entend tout mettre en œuvre pour ramener de l’ordre au sein de la structure dont il a acquis la charge en novembre 2017. Le nouveau patron de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) envisage notamment de rétablir la confiance si fortement éprouvée ces dernières années entre sa structure et les prestataires. Près de trois mois après sa prise de fonction, à la faveur d’un point presse tenu le 2 février à Libreville, il a annoncé que « (son) objectif est clair : redresser financièrement et structurellement la Cnamgs, en vue d’assurer la pérennité du système, améliorer l’offre de soins des Gabonais en liaison avec (les) partenaires publics et privés et améliorer la qualité des services offerts (aux) assurés».
Pour y parvenir, le directeur général a dû s’intéresser en premier lieu au passif de la structure. A cet effet, «un diagnostic financier et organisationnel de la maison» a été effectué, qui visait à «avoir un état des lieux clair», définissant «les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces auxquelles la Cnamgs est exposée». De même, «un audit des prestataires sur les évacuations sanitaires au Maroc et en Tunisie» a été lancé, qui a permis de savoir que 5 à 6 milliards de francs CFA étaient dépensés chaque année au titre des évacuations dans ces deux pays. Ces sommes importantes, selon Renaud Allogo Akoue, n’ont pas empêché d’enregistrer de nombreuses plaintes des assurés.
Le nouveau DG a également annoncé un audit du même genre pour les évacuations en Afrique du Sud, qui coûteraient 1,5 à 2 milliards de francs à l’Etat gabonais. «Il est important de voir clair dans le travail fait par ces prestataires, pour être sûr que l’argent dépensé pour la santé des Gabonais est correctement utilisé», a-t-il expliqué, se gardant de citer ou d’accuser nommément ses prédécesseurs à la tête de la Cnamgs. Il n’empêche, dès sa prise de fonction, Renaud Allogo Akoue a revu les contrats signés avec les partenaires, dont certains ont simplement été résiliés en raison des doutes qui les entourent. Ces résiliations ont permis à la Cnamgs de faire des économies de plus de 600 millions de francs.
Au titre d’autres économies faites par la structure, son budget 2018 a consacré une baisse de 3 milliards de francs pour les dépenses de fonctionnement et d’investissement. Une première depuis la création de la Cnamgs, qui vise, selon le DG, à «améliorer l’efficience de l’utilisation des ressources, tout en réduisant fortement le niveau de dépenses exposé». Pour Renaud Allogo Akoue, «cet effort est nécessaire pour assurer l’équilibre financier de la Caisse, et donc sa pérennité, en vue de se conformer aux exigences et aux normes de la Cipres [Conférence interafricaine de la prévoyance sociale]».
Depuis l’arrivée de Renaud Allogo Akoue, environ 40 postes ont été gelés à la Cnamgs. La direction générale justifie ce gèle par la nécessité de faire des économies et de répondre au besoin en «fonctions plutôt techniques et opérationnelles».
Les derniers recouvrements ont permis de faire entrer 16 milliards de francs dans les caisses de la Cnamgs.