Suite à la nouvelle hausse inexpliquée du prix du carburant à la pompe, le Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg) affiche sa surprise et son incompréhension quant au véritable projet des autorités. Jean Robert Menié et ses compagnons accusent le gouvernement de vouloir asphyxier les populations les moins nanties.
Si les précédentes hausses du prix du carburant avaient fini par être acceptées, non sans quelques critiques de la part des consommateurs, c’est parce que, selon Jean Robert Menié, «à l’époque, l’Etat nous avait expliqué que la Banque mondiale et le FMI, qui voulaient laisser jouer l’économie du marché, envisageaient de supprimer toutes formes de subventions aux carburants en laissant jouer le mécanisme d’indexation, c’est-à-dire, aligner le coût à la pompe sur la situation du prix du baril à l’international». Or, ces derniers mois, fait remarquer le président du Syltteg, le prix du baril de pétrole a connu une hausse non négligeable. Au 2 février 2018, il est de 65,73 dollars.
Au Syltteg, on estime que cette nouvelle hausse ne se justifie pas. Mieux, l’organisation syndicale accuse le gouvernement de vouloir accentuer la précarité des populations, alors que la situation économique du pays est déjà peu reluisante depuis trois ans, en raison de la baisse du même prix du baril de pétrole en fin-2014. Pour Jean Robert Menié et ses compagnons, cette nouvelle hausse du prix de l’essence et du gasoil à la pompe ne manquera pas d’avoir des conséquences dans la vie des populations, principalement sur les tarifs de transport. Les trajets devraient à nouveau être «saucissonnés», à défaut de «taxer» davantage les clients, y compris à l’intérieur du pays.
«Dans le secteur des transports, le carburant est, en matière de charges variables, la principale charge. Et lorsqu’on augmente indéfiniment cette charge, on arrive à une asphyxie certaine de ce secteur d’activité», a rappelé Robert Menié, jeudi 1er février, tout en prévenant que le prix des produits de première nécessité pourraient également connaître une hausse. «Toute augmentation du prix du carburant à la pompe entraine une augmentation des tarifs de transport, que les commerçants vont répercuter sur le prix des produits de première nécessité. Au bout de la chaîne, c’est le Gabonais lambda qui paie», a expliqué le président du Syltteg sur la télévision Gabon 1ère.
Depuis le 1er février, le prix réseau (stations-service) est passé de 605 francs CFA le litre à 620 francs. Celui de l’essence affiche désormais 560 francs le litre, contre 540 francs en janvier. Les explications officielles se font toujours attendre.