Lancé le 23 mars 2015 dans la province de l’Ogooué-Ivindo, le programme Graine connaît quelques écueils au niveau de la production de la banane. Malgré la volonté des coopératives, l’irrecevabilité de cette culture en terre ogivine se manifeste à la fois par la trop lourde mécanisation utilisé lors des opérations d’aménagement à côté du conflit homme-faune. Ce qui a pour conséquence, le faible taux de rendement de la production de la banane contrairement à celle du manioc.
Contrairement au Woleu-Ntem, à la Ngounié ou la Nyanga, dans l’Ogooué-Ivindo et plus précisément à Makokou, le programme graine connait des difficultés avec la culture de la banane. Selon les responsables de la Sotrader et les membres des différentes coopératives agricoles, cette hostilité de la culture de la banane en terre ogivine serait de trois ordres. D’abord l’incompréhension des coopératives sur le réel but du programme dans leur territoire agricole, ensuite la mécanisation utilisée lors des opérations d’aménagement du programme graine puis le conflit homme-faune avec la destruction des plantations par les animaux (plus particulièrement les pachydermes).
Selon le coordonnateur provincial du programme graine dans l’Ogooué-Ivindo, Akoubou Sidoine, le véritable échec de la production de la banane à Makokou est entre autres imputable à la mauvaise adaptation des différentes semences venues du Cameroun.
«Nous avons reçu comme semence des variétés qui venaient du Carbap qui est un centre de recherche en banane Plantin installé au Cameroun. Ce centre nous a fourni deux variétés de bananier que nous avons mis en terre. Ces dernières ont eu du mal à s’adapter aux conditions agro-écologiques de la région parce qu’ici nous avons des sols très acides et saturés. Le PH varie entre 5 et 5,8; donc ces semences ne pouvaient s’adapter à la toxicité des sols. Il fallait faire des amendements qui auraient dû coûter très chers pour pouvoir remonter le PH», s’est expliqué le coordonnateur provincial.
Cependant, de leur côté, les coopérants se disent très déçues par le rendement de la production de la banane plantée sur cinq hectares. Pour le président de la coopérative AfO2, «nous espérons avoir une production satisfaisante, après tant d’efforts. Mais pour être honnête, la banane nous a déçus. A côté du problème des semences venues du Cameroun, il faut avouer que face aux animaux, nous avons perdu la bataille», soulignait le cinquantenaire.
Par ailleurs, pour atténuer les conséquences de la cohabitation homme-faune, puisque la province compte quatre parcs nationaux, les populations souhaitent l’intervention du gouvernement. De même qu’une révision du fonctionnement des sociétés forestières dont les activités poussent les animaux à envahir les populations.