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Sponsoring de la Can de handball : Nicole Assélé s’explique
Publié le samedi 27 janvier 2018  |  Gabon Review
Nicole
© Autre presse par DR
Nicole Assélé
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Sponsor officiel de la Coupe d’Afrique de handball 2018 qu’organise le Gabon, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est critiquée par une large opinion qui a du mal à comprendre ce choix que certains qualifient de gouffre à sous. Dans cet entretien accordé à la presse le 25 janvier, la Directrice générale de la CNSS s’explique sur cette opération de sponsoring

Comment avez-vous vécu l’élimination des Panthères du Gabon?

Nicole Asselé: Je me suis certainement sentie comme vous, comme tous les Gabonais qui ont cru en cette équipe. Des Gabonais qui mouillent le maillot, qui ont la fierté de porter le Vert-Jaune-Bleu. Comme tous les Gabonais, j’ai été dans un premier temps heureuse de voir que ces jeunes ont pu, pour la première fois de leur carrière, passer le premier tour de cette compétition. Et puis, j’ai eu l’espoir de voir se produire de la magie, c’est-à-dire accéder en demi-finale et pourquoi pas se qualifier pour le mondial. C’est vrai que ça été difficile. En gros je suis contente du travail abattu par ces jeunes.

La CNSS est le sponsor officiel de cette Coupe d’Afrique de Handball. Qu’est-ce qui a prévalu pour que vous soyez sponsor ?

Je ne voudrais pas en rajouter à la polémique qui enfle sur les réseaux sociaux, en particulier. Certains de vos confrères, croyant faire sensation, en ont également fait des choux gras dans leurs colonnes. Vous me donnez simplement là l’opportunité de préciser trois choses. Primo, la CNSS est présente sur les routes de la Tropicale depuis 13 ans, en tant que sponsor du maillot vert de cette course cycliste. On a donc pas attendu l’arrivée de Nicole Asselé pour cela et personne n’y avait trouvé à redire. Deuxio, il me plait de vous rappeler, du moins, pour ceux qui ont une mémoire courte, que le Gabon a abrité en 2010 la Can cadets et juniors de handball, avec pour sponsor officiel la CNSS. Et le directeur général d’alors ne s’appelait pas Nicole Asselé. Là aussi, personne n’a jamais rien trouvé à redire et aucun journaliste n’a eu l’honnêteté professionnelle de le relever. Tertio la CNSS est un des partenaires majeurs du marathon du Gabon depuis 5 ans. On n’avait pas eu besoin de Nicole Asselé pour cela. Pour autant, la question n’a suscité aucune controverse dans les salons feutrés et dans nos quartiers populaires. De là à penser qu’il s’agit d’une question d’homme ou de patronyme qui dérange, le pas peut être vite franchi.

Vous convenez donc avec moi que nous ne faisons que perpétuer une tradition qui fait de l’institution que je dirige, un partenaire privilégié des événements sportifs d’envergure que les plus hautes autorités de notre pays ont, à juste titre, décidé d’offrir à la jeunesse gabonaise durant ces années. Après, on peut ouvrir le débat sur l’opportunité pour la CNSS d’accompagner la Can de handball cette année par les temps qui courent, et chacun peut aller de son commentaire. Mais entre nous, pensez-vous aussi que par les temps qui courent, l’Etat est-il encore capable de tout promouvoir, tout seul? A l’évidence, non! La CNSS, en tant qu’institution citoyenne s’est donc investie, autant que faire se peut, à accompagner le Cocan Handball Gabon 2018, simplement à travers l’habillage de certaines façades extérieures et autres compartiments intérieurs du Palais des sports de Libreville. Nous avons également mis à la disposition du Comité d’organisation, l’essentiel du dispositif sanitaire du Smur, le Service médical d’urgence de la CNSS, tout au long de la compétition. Tout ceci a un coût certes, mais rien à voir avec un chiffre suivi de plusieurs zéros, qui fait saliver nombre de vos confrères. La CNSS ne peut plus se permettre un tel luxe.

Votre personnel n’approuve pas ce sponsoring et estime que cela n’était pas une priorité.

Etes-vous sûrs ou ce sont encore des ragots de couloir? Ce personnel est-il venu vous voir? Est-il passé vous dire qu’il n’est pas d’accord avec la CNSS? Pensez-vous vraiment qu’un agent de la CNSS va refuser le fait de mettre une couverture médicale autour de tous ces jeunes africains qui viennent au Gabon? L’agent de la CNSS monte au créneau parce qu’il a ouï dire que la CNSS aurait mis à la disposition du Cocan un chèque avec un chiffre à plusieurs zéros. Et moi, je vous dis et je vous mets au défi d’aller vérifier. Nous avons mis à la disposition du Cocan le Smur. Nous avons soutenu le Cocan dans la prise en charge de l’habillage avec des affiches à l’intérieur et à l’extérieur du Palais des Sports et nous avons soutenu la cérémonie d’ouverture. Voilà la participation de la CNSS. C’est vrai que quand vous additionnez, cela a un coût.

Peut-on évaluer ce coût?

Pour le moment ce n’est pas possible. Prenez simplement le prix de la location d’une ambulance médicalisée. Allez au Smur vous demandez le prix d’une location par jour, vous multipliez par quatre (4) ambulances et par dix jours et vous verrez ce que la CNSS a mis à la disposition du Cocan. En tout cas, pour le moment je n’ai pas l’estimation globale de tout ce qui a été fait par la CNSS. Après la compétition, on pourra faire les calculs. Vous pouvez toutefois prendre le prix d’une ambulance médicalisée qui se chiffre autour de 400.000 francs CFA par jour, vous le multipliez par dix jours, multipliés par quatre ambulances. Vous voyez ce que ça fait pour la couverture médicale. Maintenant, il faut voir avec le Smur ce dont il a eu besoin comme produits consommables. Et ce matériel, ils l’ont pris à notre Centre pharmaceutique. A la fin, on fera une évaluation de tout cela. Mais ce qui est sûr et j’insiste là-dessus, la CNSS n’a jamais remis de l’argent au Cocan.

On parle assez peu du projet Pôle cadets que vous aviez mis en place dans les années 2000. Ce projet porte ses fruits aujourd’hui. Pourquoi son étiolement actuel ?

Vous poserez la question à monsieur le président de la Fédération gabonaise de handball. C’est vrai qu’en tant que ancienne présidente, ancienne Secrétaire générale de la Confédération africaine de handball, représentant l’Afrique au niveau mondial, j’ai toujours le cœur du côté du handball. Ce que je souhaiterais, c’est que les autorités puissent financer correctement la ligue nationale professionnelle de handball. Si vous avez vu le comportement des jeunes à la fin du match, on a senti, chez les locaux une carence d’endurance physique. Et cela est dû au fait qu’il n’y a pas eu de championnat cette année. Ils ont fait la Coupe du Gabon, ils ont fait quelques tournois pour préparer l’équipe nationale, mais il fallait un vrai championnat. Je suis sûre que si le championnat professionnel avait eu lieu cette année correctement, nous n’aurions pas eu ce genre de fin de match. J’en suis persuadée. Maintenant ce qu’il faut c’est que le championnat professionnel ait lieu. Quand vous voyez les équipes contre lesquelles notre équipe nationale a courbé l’échine, ce sont des équipes professionnelles. Ce sont des gens qui ne font que du handball. Chez nous, d’autres sont encore à l’école, certains travaillent, nous avons bien sûr quelques professionnels, mais il va falloir mettre un accent sur le championnat professionnel de handball, parce que nous avons une bonne équipe. C’est un bon groupe. Un groupe d’amis, de frères. Je suis sûre qu’en 2020 pour la prochaine Can, on pourra faire de grandes choses si cette équipe est suivie et si le projet Pôle cadets est également suivi. Car, dans cette équipe nationale, il y a trois générations de Pôle cadets.

Que pouvez-vous faire pour ce sport ?

En tant que Nicole Assélé, j’ai déjà un club omnisports que je gère depuis des années. Phoenix Omnisports. Aujourd’hui, en tant que directrice générale de la CNSS, si je commence à m’intéresser aux actions du handball, vous viendrez encore dire que j’ai pris l’argent de la CNSS pour le mettre dans le sport, alors que j’ai toujours été dans le milieu du sport. Avec mes moyens personnels ou avec mon portefeuille relationnel, j’ai toujours apporté un regard bienveillant au sport et à la jeunesse. Aujourd’hui, on ne fera plus la différence. Nous pouvons avoir des passions, mais nous savons faire la différence entre notre boulot et notre passion. Et moi, en tant que Nicole Assélé, je vais continuer à soutenir le sport en général et le handball en particulier, parce que nous avons le résultat de notre programme, nous savons aujourd’hui que notre vision était la meilleure: celle de la formation.
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