Un mois après son 46e anniversaire, qui n’est pas prêt de s’achever avec les célébrations en différé sur l’ensemble du territoire national, le Parti démocratique gabonais (PDG) organise un Conseil national ce 19 avril 2014. Il s’agira pour cette première rencontre du genre depuis 2009, de porter un regard rétrospectif et introspectif sur des questions d’intérêts national et international et sur la vie du parti.
La situation politique, économique, sociale du pays et le malaise qui prévaut au sein du Parti démocratique gabonais ne sont, vraisemblablement, pas pour favoriser la quiétude au président Ali Bongo Ondimba qui, depuis son palais du bord de mer, peut voir 2016 arriver sur ses grands sabots. Et pour commencer à poser les jalons à cet effet, sinon à déployer les pions sur l’échiquier, la grande famille du parti au pouvoir se réunit ce 19 avril 2014 dès 8h30 au Jardin Botanique, à Libreville.
Ouvert uniquement aux camarades désignés et présents à Libreville, dans la mesure où aucune prise en charge n’est assurée, les travaux de cet organe délibérant du PDG s’appesantiront, selon un communiqué, sur l’état des lieux des actions menées par le gouvernement et les entreprises privées ou parapubliques aux fins de consolidation des mécanismes de bonnes gouvernance au Gabon ; le fonctionnement du parti ; l’accélération des mécanismes de concrétisation de la politique de l’Émergence.
Cette rencontre convoquée par le «Distingué camarade», Ali Bongo Ondimba en application des dispositions statutaires du PDG, est présentée comme l’occasion pour les militants de ce parti de porter un regard rétrospectif et introspectif sur des questions d’intérêts national et international et sur la vie du parti. Mais elle revêt un tout autre caractère pour les observateurs de la vie politique gabonaise. Pour ceux-ci, il s’agira plutôt d’une communication de crise relative aux démissions et exclusions enregistrées ces derniers mois au sein de l’ancien parti unique.
«Le PDG est en mal. 2016 n’est plus loin. Jean Ping, Jacques Adiahénot et les autres opposants ont le vent en poupe actuellement. Des démissions sont annoncées pour les tous prochains mois. C’est trop pour Ali Bongo Ondimba à lui tout seul. Il est donc bien logique qu’il réunisse ses troupes pour définir une nouvelle stratégie d’attaque», a déclare Christian A., un citoyen. Et d’ajouter «ne soyons pas naïfs, ils ne discuteront pas de la vie du pays. S’il cela était nécessaire, ils auraient transformé cette rencontre à une concertation générale de la population». Si d’aucuns pensent cependant que le parti au pouvoir va chambouler son organigramme et éjecter par avance ceux qui seraient identifiés comme de potentiels démissionnaires, d’autres annoncent que le PDG prépare un grand forum social et que la rencontre de ce 19 avril ne vise qu’à en poser les bases. Mais, trêve de spéculation, tout le monde sera fixé au soir de ce samedi.