Un incendie d'origine inconnue survenu au siège de la Poste gabonaise à Libreville a occasionné d'importants dégats, mais ne devrait pas entraver le paiement des salaires des fonctionnaires de cette entreprise publique, par ailleurs en grande difficulté financière, a-t-on appris jeudi de source officielle.
Les dégâts occasionnés par cet incendie, qui s'est déclaré dans la nuit de lundi à mardi, "sont d'une grande ampleur, les services informatiques et des archives ont complètement été détruits par la violence des flammes", selon un communiqué du ministère de la Communication.
Une enquête a été ouverte "pour déterminer l’origine et les circonstances" du sinistre, qui s'est produit "à deux jours du paiement des salaires et des pensions" des fonctionnaires, a souligné le ministère, pour qui cette "concomitance des faits pose quelques questions".
"On attendait le rapport des pompiers, qui est maintenant sur mon bureau", a déclaré à l'AFP le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bili-By-Nze, joint par téléphone.
Le paiement des salaires a pu finalement se faire "depuis ce matin (jeudi), avec quelques guichets fermés du fait de l'incendie", a assuré le ministre.
De nombreux fonctionnaires gabonais viennent toucher leur salaire auprès des guichets de la Poste chaque 25 du mois. Au Gabon, l'Etat est le premier employeur du pays, et l'importance de la masse salariale liée au secteur public est source de "tensions", selon le dernier rapport du FMI sur le Gabon publié en décembre.
Au coeur de plusieurs polémiques sur des malversations financières, la Poste gabonaise est secouée par de vives tensions sociales ces derniers mois, avec un plan de redressement contesté par une partie des salariés.
"Il est vrai que la branche bancaire de la poste connait d'énormes difficultés depuis un certain temps", reconnait dans son communiqué le gouvernement, qui dit "travailler actuellement à trouver une solution de sortie de crise".