Le président du Front d’égalité républicaine (FER) est loin de partager le même enthousiasme que certains de l’opposition ou de la majorités après l’adoption de la nouvelle Constitution. Il a récemment accusé les parlementaires d’avoir violé les clauses du dialogue d’Angondjé
Pour tous les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition ayant applaudi son adoption par les députés et les sénateurs, la nouvelle Constitution est un des résultats du dialogue d’Angondjé. Au FER, on est loin de partager le même point de vue, et surtout le même enthousiasme qui laisse croire que le pays renforce ainsi sa démocratie. Pour Bonaventure Nzigou Manfoumbi qui, mercredi 24 janvier, a «condamné de manière ferme le comportement inexplicable de nos parlementaires», il n’en est rien.
Lors de l’adoption du projet de révision constitutionnelle, le 10 janvier dernier, députés et sénateurs, selon le président du FER, ont «violé» et «saboté les dispositions de l’accord d’Angondjé». «Ces compatriotes qui sont aujourd’hui dans l’illégitimité totale ont modifié et foulé au pied les engagements pris par le président de la République (…) et toutes les forces vives de la Nation lors des pourparlers d’Angondjé», s’est plaint Bonaventure Nzigou Manfoumbi. Le leader politique, rapportent le quotidien L’Union et la télévision publique Gabon 1ère, n’a pas hésité à pointer «une stratégie de chaos» et une «haute trahison» orchestrées par les élus, «ces trompeurs et traitres dont la Nation n’a pas besoin».
Si l’on sait que le projet de révision constitutionnelle adopté par les parlementaires a été initié par le gouvernement, Bonaventure Nzigou Manfoumbi, lui, a dédouané Emmanuel Issoze Ngondet et son équipe. Le patron du FER aurait souhaité que la mouture du gouvernement soit adoptée telle quelle, sans aucune modification. Pour le FER, le risque encouru à la suite de l’adoption de la nouvelle Constitution est de retrouver «la population dans la rue pour d’éventuelles révoltes».