Les opérations entamées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) depuis l’arrivée de la nouvelle équipe, il y a près de cinq mois, auraient déjà permis d’engranger plus d’1,8 milliard de francs CFA. C’est le bilan d’étape fait par Nicole Assélé, le 23 janvier 2018 à Libreville.
A peine arrivée à la CNSS, la nouvelle direction avait engagé des réformes qui, selon le rapport fait ce 23 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse à Libreville, semble déjà porter des fruits. Face à la fraude et autres «démesures» caractérisant cette structure de collecte et de paiement des pensions et allocations aux retraités et travailleurs, la nouvelle direction avait initié un recensement des ayant-droits de ses services. Cette opération a été menée aussi bien au Gabon, en Afrique de l’ouest et du centre, en France et dans le reste de l’Europe.
Au Gabon, a expliqué la directrice générale de la CNSS, 11.542 chèques ont été émis pour un montant total de 3.634.398.048 francs CFA. «Nous avions prévu, en espèce, de payer pour 9899 pensionnés et en mise à disposition 3803 pensionnés pour des valeurs respectives de 602.983.144 francs CFA et 444.888.019 francs CFA. Le montant total que nous devrions payer, le mois de novembre, était de 4.682.279.211 milliards de francs, si on s’en tient aux virements. A la fin de la date prévue, soit le 25 décembre 2017, nous avons payé pour 3.667.789.407 de francs CFA ; c’est à dire 1.014.489.804 de francs CFA non récupérés que ce soit en espèce, en mise à disposition ou en chèque», a-t-elle explicité.
Nicole Assélé ajoute qu’à la fin de délai de réclamations, il y a un gap bénéficiaire sur cette opération de 721.377.315 de francs CFA. C’est-à-dire qu’entre le 25 décembre dernier et aujourd’hui, près de 300 personnes ont procédé à des réclamations pour un montant de 293 millions de francs CFA. «Ces réclamations ont été payées. Et sur le Gabon, cette opération nous a permis de faire des économies de 721.377.315 de Francs CFA», a-t-elle expliqué.
Sur la France et l’Europe, puisque l’opération s’est également effectuée dans cette zone, ce qui ne s’était pas faite depuis près de 50 ans, 1737 pensionnaires étaient recensés. 749 pensionnaires ont été payés à ce jour. Le montant des pensions dans cette zone, se faisant par trimestre, des virements revenaient, selon la responsable de la CNSS à 1.681.646.145 de francs CFA. Or, avec cette opération, seuls 938 millions ont été payés. «Nous avons donc gagné 743.448.710 à cette date. Nous avons quelques réclamations que nous sommes en train de traiter, mais qui ne dépassent pas 150 millions. Si nous incluons donc les réclamations en cours, nous aurons un gain de plus de 650 millions sur l’Europe», a-t-elle affirmé.
En ce qui concerne l’Afrique de l’ouest, sur 502 pensionnés répertoriés pour un montant de 222.744.894 de francs CFA, seuls 260 bénéficiaires se sont présentés pour un montant de 140 millions et plus. Dans ce cas, a précisé la responsable de la CNSS, c’est un autre gain de 82 millions de francs qui a été opéré. Sur l’Afrique centrale, le nombre de pensionnés au départ étant de 66, ce ne sont que 26 pour lesquels le paiement a été exécuté. Ainsi, sur 30 millions au départ, 17 millions demeurent encore dans les caisses.
En faisant le point général, cette opération, pour ce qui est des paiements mensuels (Gabon), parce qu’il y a également des paiements trimestriels (Europe, Afrique de l’ouest et Afrique centrale), ce qui se fait par bancarisation, plusieurs anomalies et fraudes se sont révélées. Selon la directrice générale de la CNSS, certains pensionnés avaient plus de 120 ans. «7 ou 8 pensionnés étaient payés dans le même numéro de compte et c’est pour cela que nous avons décidé de faire ce recensement», a-t-elle déclaré.
«Aujourd’hui, nous avons eu gain de cause dans la mesure où pour le mois de novembre, nous avons économisé sur la bancarisation près de 800 millions et sur le trimestre, plus de 800 millions également. C’est donc un gain trimestriel d’un milliard six cent millions de francs CFA», a indiqué Nicole Assélé, précisant qu’il y a encore du nettoyage à faire.
«Nous avons eu beaucoup de cas de fraude à l’instar des usurpations de carrière, c’est à dire que quelqu’un qui a droit à une allocation de vieillesse se retrouve à percevoir une pension de retraité. Or, pour avoir la retraite, il faut non seulement avoir l’âge de la retraite, mais en plus avoir cotisé pendant 20 ans, en ayant cotisé les 10 dernières années. Il y a donc des personnes qui ont cotisé seulement pendant 10 ou 12 ans. Elles n’ont droit qu’à une allocation de vieillesse qu’on ne paie qu’une seule fois. Ce sont celles qui ont cotisé pendant plus de 20 ans que nous payons chaque mois», a expliqué la générale de la CNSS qui n’entend pas baisser les bras malgré ce que son entourage considère comme «cabale médiatique contre sa personne».