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Dialogue politique : Entre échec et recul démocratique !
Publié le lundi 22 janvier 2018  |  Gaboneco
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De 1990 à 2017, le pays aura organisé au total quatre dialogues politiques. Quatre tours de table, avec une particularité commune, ils n’interviennent souvent qu’au lendemain d’une élection présidentielle chaotique, sans que les acteurs politiques parviennent à mettre en place un système démocratique viable. Puisque les institutions issues de ces négociations sont souvent contestées. Conséquence : la démocratie semble toujours au stade embryonnaire, en perpétuel façonnement et donc conflictuelle.

D’élection en élection, le scénario est le même, présidentielle contestée, violences postélectorales tous azimuts, dialogue politique, instituions contestées… Voilà la « malédiction électorale gabonaise » dans laquelle le pays s’est embourbé depuis 1993, année de la première élection pluraliste, sans jamais en sortir. Vingt cinq ans de construction et de marche à pas forcés vers une démocratique qui semble tourner en rond, avec des acteurs politiques aussi instables que le jeu politique qu’ils contribuent à brouiller eux-mêmes.

Aujourd’hui allié du pouvoir, demain celui l’opposition, après demain dans la majorité et vice versa, de quoi rendre complexe et difficile, l’aboutissement du projet démocratique dans le pays, alors que les frustrations électorales, les haines, les violences, elles s’amassent et s’amplifient chaque jour. Au-delà d’une paix sociale apparente, le pays couve un embrasement grandeur nature dont le scénario post-présidentiel du 31 août 2016 n’aura été que le signe avant-coureur. Sauf pour ceux qui, par mépris de la réalité, proclament ostentatoirement que les institutions fonctionnent normalement et que tout va bien.

Quid des dialogues politiques ?
Si la conférence nationale de 1990 a donné naissance à un certain nombre d’institutions politiques et juridiques, dont la Cour constitutionnelle et le Conseil national de la communication (CNC), leur fonctionnement n’a pas permis d’asseoir jusqu’ici un système démocratique crédible. Pas plus que les Accords de Paris de 1994 entre le pouvoir d’Omar Bongo et son principal rival d’Alors, Père Paul Mba Abessole qui contestait âprement la présidentielle de 1993. Ceux d’Arambo en 2006, n’ont plus n’ont pas été un succès, même s’ils ont retenu la nécessité d’avoir un fichier électoral biométrique, dont la première expérimentation en 2011 n’a pu résoudre les soupçons de fraude jusque-là.

Le dialogue politique tenu en 2017 par Ali Bongo et une partie d’opposants, considérés comme « poids-plumes », au plus fort de la contestation postélectorale, lui non plus est loin d’avoir résolu la crise. Le principal opposant, Jean Ping ayant boycotté les négociations, le dialogue n’aura été en quelque sorte qu’un monologue entre partisans d’un même camp.

Adoption d’une constitution querellée
Même si les dialogueurs d’Angondjé jubilent à l’idée d’avoir fait passer la modification de la Constitution sans grande difficulté devant un parlement godillot, cette nouvelle loi manifestement ne résout pas la crise démocratique à laquelle est confronté le pays depuis des décennies. Pire, passant d’un régime semi présidentiel à un régime présidentiel dure, la nouvelle loi fondamentale ne semble pas plus démocratique que l’ancienne où le Président de la République partageait son pouvoir exécutif avec son Premier Ministre.

D’où le coup de sang de l’opposition dite radicale, qui, elle dénonce une constitution taillée sur mesure, avec en arrière plan, la « monarchisation » et « liquidation » de la République, une sorte de reculade démocratique, contraire aux acquis de la conférence nationale de 1990. Les assises d’Angondjé n’auront donc pas résolu le conflit politique au Gabon.

Leno KOLEBA
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