Depuis la descente d’un huissier de justice dans deux de ses agences à Libreville, la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon n’a pas cessé de nier son implication dans l’affaire opposant Pascaline Mferri Bongo et Mistral Voyages, alors que l’avocat de la société de tourisme assure de la responsabilité de la Bicig et promet de repasser si la banque ne paie pas.
Une nouvelle descente de Me Robert Ntchorere Ongonwou dans les agences de la Bicig à Libreville est à prévoir dans les semaines qui viennent. C’est Me Gaston Serge Ndong-Meviane qui l’a annoncé, vendredi 19 janvier, à la chaîne de télévision Gabon 1ère. L’avocat de Mistral Voyages assure que «la Bicig s’est rendue coupable d’avoir dissimulé l’existence de comptes bancaires de Madame Mferri Bongo Ondimba dans ses livres». Pour l’avocat, il s’agit d’une «faute professionnelle» conformément à l’article 156 de l’Acte uniforme de l’Ohada. C’est notamment cette «faute» qui a décidé Mistral Voyages à saisir le juge de l’exécution.
Pourtant, lors de la conférence de presse tenue le 18 janvier, la Bicig a nié formellement être impliquée dans ce «dossier» qui, selon son directeur général Claude Ayo-Iguendha, concernait uniquement deux de ses clients. «La banque en elle-même n’est pas concernée directement par ce dossier», avait assuré devant les médias le patron de la Bicig. Aurait-il menti ? Les révélations de Me Ndong-Meviane laissent penser que cette possibilité est sans équivoque. L’avocat de Mistral Voyages a d’ailleurs indiqué qu’en juillet 2017, la banque a bel et bien exécuté la décision de justice qui lui ordonnait de payer une somme estimée par le quotidien L’Union à 300 millions de francs à Mistral Voyages.
Si la Bicig dénie ses responsabilités dans le cadre de cette affaire, c’est parce qu’elle avait interjeté appel de la décision de justice. Seulement, à en croire l’avocat de Mistral Voyages, «la Cour d’appel a confirmé cette décision». Il reste donc à la banque de payer les 2/3 des 200 millions de francs restants. Sinon, certaines de ses agences se verront à nouveaux fermées, assaillies par des officiers de la police judiciaire comme il a été le cas toute la journée du mercredi 17 janvier pour les agences d’Oloumi et du centre-ville à Libreville. Dans ce jeu de bluff, qui a beaucoup à perdre ?