L'opposant gabonais Jean Ping, convoqué comme témoin par la justice et interdit de quitter le territoire pour les besoins d'enquête, a déposé une requête devant la Cour d'appel de Libreville, jugeant illégal d'avoir été empêché samedi de quitter le Gabon, a appris l'AFP jeudi.
"Le Premier juge d'instruction a pris une mesure d'interdiction de sortie du territoire national manifestement illégale dans la mesure où il sait qu'une telle prérogative ne relève pas de sa compétence", affirme la requête envoyée mercredi à la Cour d'appel de Libreville et reçue jeudi par l'AFP, dans laquelle la défense de l'opposant demande le dessaisissement du juge en question.
Samedi, tandis qu'il devait s'envoler vers la France, M. Ping a été empêché par les forces de sécurité d'entrer dans l'aéroport, en raison d'une interdiction de sortie du territoire demandée par le juge d'instruction "pour les besoins de l'enquête".
"On va assister à une forme de statut quo. Jean Ping ne pourra pas sortir du territoire et le juge d'instruction ne pourra poser aucun acte jusqu'à ce que la Cour d'appel statue sur les mérites de la requête", a expliqué à l'AFP le procureur de la République gabonaise, Steeve Ndong Essame Ndong.
Convoqué mercredi par le juge d'instruction comme témoin concernant une enquête sur un opposant arrêté et inculpé en septembre pour "complot contre l'autorité de l'Etat", l'opposant Jean Ping ne s'est pas rendu devant le juge.
Le Gabon, qui a adopté début janvier une nouvelle Constitution, se prépare à des élections législatives qui doivent se tenir avant fin avril, selon le gouvernement. Prévues initialement en décembre 2016, elles ont été reportées deux fois.