C’est sans doute le rebondissement judiciaire de ce début d’année 2018 concernant la sulfureuse affaire des «biens mal acquis». Selon des informations relayées récemment par le journal français Le Canard enchainé, l’actuel présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, a été auditionnée durant le mois de décembre 2017 sur ses biens immobiliers et sur ses comptes bancaires.
Visée par une plainte déposée en son encontre le 30 juin 2017 pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, la très célèbre juge avait vu le Parquet national financier de Paris confirmer l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les faits qui lui sont reprochés. Concernant la possession de comptes bancaires, le journal révèle, qu’elle «possède jusqu’à 19 dans divers établissements, notamment à Monaco et au Liban. Entre 2001 et 2014, elle a procédé à d’enormes dépots et retraits d’argent, souvent en espèces».
Face à ses élements pour le moins probant, Tracfin, l’organisme antiblanchiment de Bercy a saisi le parquet financier qui a ouvert en 2014 une enquête préliminaire pour «recel de détournement, soustraction ou destruction de fonds publics et blanchiment».
Interrogée sur ses revenus, qui seraient sans mesure avec les salaires perçus pour son activité professionnelle, la président de la «Tour de Pise», comme la nomme certains opposants, a répondu qu’en plus de son travail au sein de la Cour, elle effectuait des arbitrages internationaux, émergeait à l’Unesco ou même assurait la présidence d’honneur de l’Association des cours et conseils constitutionnels francophone. Une version jugée peu convaincante par la Cour d’appel de Paris.
En outre, Le Canard enchaîné révèle que, Marie Madeleine Mborantsuo a reconnu, lors de son audition devant l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière qu’elle, «n’avait pas totalement déclaré sa fortune au fisc gabonais», démontrant ainsi sa volonté de se soustraire à la loi.