Selon Jean-Rémy Bantsantsa, l’avocat de Jean Ping, si son client n’a pas déféré, mercredi 17 janvier, à la convocation du premier juge d’instruction près le tribunal de première instance de Libreville, c’est parce qu’il «est un légaliste», qui aime que les règles soient respecter pour les appliquer.
Jean Ping n’a pas répondu à la convocation du premier juge d’instruction qui souhaitait l’entendre, ce mercredi 17 janvier, à titre de renseignement dans le cadre de l’affaire opposant le ministère public à Pascal Oyougou. Ce refus, les avocats de l’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle d’août 2016, l’ont justifié par le caractère «légaliste» de leur client. «Jean Ping n’a pas déféré à cette convocation, non pas parce qu’il défie la loi ou qu’il défie les autorités judiciaires, mais parce qu’il est avant tout légaliste», a expliqué Me Jean-Rémy Bantsantsa.
En «légaliste», l’opposant a estimé que sa convocation n’a pas été «faite dans les règles de l’art». Pour ses avocats, la juge «a agit dans l’illégalité totale», notamment en interdisant à leur client de quitter le territoire national avant son audition. «Lorsque nous avons été saisis de cette mesure, nous avons regardé dans les textes et nous nous sommes rendus compte que madame le premier juge était dans l’illégalité totale», a déclaré Me Bantsantsa, disant avoir initié ces dernières heures deux principales démarches. «La première, a-t-il indiqué, a consisté à adresser un recours à madame le premier juge d’instruction elle-même, pour lui demander de retirer sa mesure d’interdiction de sortie du territoire. C’est un recours gracieux en droit administratif. Mais depuis que nous avons déposé ce recours, il y a deux jours, nous n’avons reçu aucune réponse.»
Estimant que «les droits de M. Ping ne sont pas respectés», ses avocats ont déposé un recours auprès de la Cour d’appel de Libreville, «pour qu’elle statue sur les comportements fautifs de madame le premier juge d’instruction». Cette démarche, expliquent les avocats, est «une procédure de prise à parti du premier juge d’instruction».
En attendant la suite des différentes démarches initiées par les avocats de Jean Ping, l’instruction est suspendue conformément à la loi. L’audition de Pascal Oyougou, elle non plus, n’a pu se faire comme prévu ce mercredi 17 janvier à 9 heures.
Dans une interview au journal français Libération, Jean Ping a justifié son refus de déférer à la convocation par le fait qu’il soupçonnait le pouvoir de lui tendre un piège, «pour essayer de (le) forcer à capituler», alors qu’il se présente toujours «le président élu du Gabon». «Je sais pertinemment quel est leur projet : me convoquer chez le juge, puis m’interpeller. Et ensuite, peut-être m’inoculer un poison dont les effets se feront sentir plus tard», a-t-il déclaré.