Depuis plusieurs semaines, l’ancien animateur de télévision, militant de l’opposition proche de Jean Ping est porté disparu, alors qu’une rumeur sur les réseaux sociaux le donne pour mort ce lundi 15 janvier. La famille inquiète, attend toujours que les autorités gabonaises, accusées de l’avoir «kidnappé» se prononcent sur le sujet.
La dernière apparition de Jocelyn Obame Nsimoro, plus connu sous le pseudonyme de Stempy Love Obame, date du 18 décembre 2017. Depuis, la famille et les amis de l’ancien présentateur de l’émission «Espace jeunes» sur l’actuelle Gabon 1ère n’ont plus eu aucune nouvelle de lui. Les avis de recherche diffusés sur les réseaux sociaux n’ont pas permis d’avoir plus d’informations sur sa disparition. Ce lundi 15 janvier, des rumeurs ont commencé à fuser sur les réseaux sociaux, qui le donnent pour mort… «dans les geôles du pouvoir».
Militant de l’opposition proche de Jean Ping pour lequel il avait mené campagne pour la présidentielle d’août 2016, Stempy Love Obame, pour certains, aurait été «torturé à mort au sous-sol de la présidence de la République», alors que d’autres le disent en détention à la direction générale de la Recherche de la Gendarmerie nationale (B2). Si la famille, inquiète après la diffusion de cette rumeur, est allée s’enquérir auprès de la DGR ce lundi 15 janvier, les gendarmes ont réfuté les accusations pesant sur leur service. «Il a été précisé aux parents que l’information était infondée, et que la DGR, dans ses procédures, ne gardait pas des citoyens dans l’anonymat», rapporte Geoffroy Foumboula Libeka qui, pour le compte de la société civile, a accompagné la famille de Stempy Love Obame dans les locaux de la DGR.
S’il veut bien croire à la version de la DGR, le jeune leadeur, membre du Comité pour la libération des prisonniers politiques et les personnes kidnappées récemment créé à l’initiative de Georges Mpaga (ROLBG), dit toutefois ne pas comprendre le silence du pouvoir. Celui-ci est accusé depuis près d’un mois de la disparition de l’ancien animateur de la télévision publique. Le président de l’ONG Educaf dit d’ailleurs avoir saisi le procureur de la République, le Premier ministre, les missions diplomatiques accréditées au Gabon, ainsi que plusieurs institutions constitutionnelles nationales. Aucune réaction depuis lors. Au sein de l’opposition, on trouve long ce silence des autorités gabonaises. Auraient-elles des choses à cacher ? Sont-elles informées de cette disparition comme de celle d’autres concitoyens rapportée sur les réseaux sociaux par leurs familles ? Difficile de le dire. La société civile gabonaise, elle, attend toujours que le gouvernement s’intéresse à ces disparitions.
Avec Stempy Love Obame, le nombre de «disparus» au Gabon, ces dernières semaines, s’élève à trois. Les parents d’Alain Mbella Obame (ambassadeur des Nations unies pour la lutte contre le VIH-Sida) et ceux d’Armel Mouendou sont également sans nouvelles de leurs proches portés disparus, respectivement, depuis le 19 décembre 2017 et le 3 janvier dernier. Dans les jours qui viennent, un mouvement de jeunes pourrait battre le bitume pour exiger «la libération» des personnes «kidnappées par le pouvoir».
acun fasse tout ce qu’il peut pour la liberation du pays.