La crise socio économique que traverse le Gabon continue d’alimenter l’actualité et laisse perplexe l’assurance des lendemains. C’est pour dénoncer ce climat délétère que connaît plusieurs entreprises que la Confédération syndicale des travailleurs du Gabon (CSTG) a annoncé son entrée en grève générale en solidarité aux agents licenciés de Bouygues et d’autres entreprises privées.
«Nous n’avons pas encore atteint le bout du tunnel». C’est ainsi que pourrait s’exprimer de nombreux gabonais, au vu de la situation difficile que traverse le pays depuis plusieurs mois. Le front social ne cesse de gronder sans que cela n’émeut visiblement le gouvernement. Ce mercredi, les agents affiliés à la Confédération syndicale des travailleurs du Gabon (CSTG) entendent donner de la voix en arrêtant le travail sur l’ensemble du territoire national. Cela en solidarité au licenciement des agents de Bouygues et des autres entreprises.
Pour rappel, le 02 octobre 2017, c’est par visioconférence depuis Paris, que le responsable de Bouygues Energie et Services, Michel Chinchilla, annonçait aux différents salariés la fermeture de leur entreprise et la rupture de contrats de 223 salariés.
Comme on pouvait se douter, l’Etat gabonais était une fois de plus mis à l’index dans cette situation dramatique. Dans un courrier daté du 17 novembre 2017, adressé aux délégués du personnel, la direction de Bouygues indiquait : «d’énormes difficultés, notamment les tensions de trésorerie occasionnées par, entre autres, le non-paiement de la dette de l’Etat (…) la dégradation de la situation économique du pays, un niveau d’impayés des clients (privés et publics)…rendent de fait la poursuite de notre activité».
Une attitude d’ailleurs condamnée par le Secrétaire général du syndicat des agents de Bouygues. Antoine Moussounda: «force est de constater que le mandataire ne donne aucune nature à la rupture des contrats de travail qu’il envisage mettre en œuvre». Il denonce également «le protocole de cessation concerté et amiable du contrat de travail» qui, selon lui, n’a jamais fait l’objet de discussions préalables entre délégués du personnel, l’Inspection du travail et la direction.
C’est donc pour dénoncer ce genre de pratique, et en solidarité aux nombreux gabonais licenciés ces derniers mois que la CSTG entamera cette grève générale illimitée dès ce mercredi 10 janvier 2018.