Certains membres de l’opposition condamnent les sénateurs qui ont maintenu leur mandat à 6 ans dans la Constitution, contrairement à ce que proposaient les Actes du Dialogue politique.
« Nous constatons que ceux qui ont la responsabilité de traduire les actes du Dialogue en textes législatifs et réglementaires commencent à vouloir fouler au pied les recommandations du Dialogue politique », a déclaré Mathieu Mboumba Nziengui le 7 janvier 2018, pour dénoncer le non-respect des Accords d’Angondjé. Y voyant une entorse aux décisions prises « consensuellement » à Angondjé, le co-président opposition, fait notamment référence aux sénateurs qui ont adopté le projet de révision de la Constitution en apportant des amendements, à priori, aux antipodes des principes arrêtés à Angondjé.
Les résolutions du Dialogue ramenaient le mandat des sénateurs à 5 ans au lieu de 6 ans, ces derniers en amendant le projet de loi portant révision de la Constitution, l’ont maintenu à 6 ans, prolongeant celui des députés à 6 ans également.
« Il est dit que les sénateurs doivent garder en l’état la durée de leur mandat qui est de 6 ans, alors que le Dialogue de manière consensuelle a demandé qu’il y ait réduction de la durée de ce mandat. Que ce mandat passe de 6 à 5 ans en même temps que la durée du mandat des élus locaux. Si nous sommes allés à Angondjé, c’est parce que le président de la République chef de l’Etat a estimé que le pays avait connu une situation difficile douloureuse et il fallait rompre avec ça », s’insurge Mathieu Mboumba Nziengui. Pour lui, les amendements actés ici et là, témoignent de la volonté des parlementaires de préserver des privilèges indus.
La mise en œuvre des actes du Dialogue politique tarde à se réaliser et certains représentants de l’opposition, membres du comité ad hoc de suivi-évaluation de ces actes semblent exténués de la situation. Alors que le comité mis en place il y a deux mois a été reçu le 27 décembre par le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet, Mathieu Mboumba Nziengui et certains de ses pairs dont Thierry d’Argendieu Komblila et Daladier Hubert Minang Fils, estiment que les institutions ne tiennent pas compte « de manière effective » de leur existence. Le comité fonctionnerait sans budget avec la tenue des réunions au siège du Parti démocratique (PDG). Ce qui, pour eux, « n’est pas normal ».
Estimant qu’avec cet état de fait, le pays pourrait « replonger dans la crise », ils ont annoncé une éventuelle déclaration des membres de l’opposition ayant pris part au dialogue politique au siège du Conseil national de la démocratie (CND).
Du côté du PDG, le son de cloche est naturellement différent. Le député Dieudonné Meyo Me Nkoghé, estime que la modification de la Constitution est importante en touchant plus d’une vingtaine de lois, il estime qu’en l’état actuel, elle s’inscrit « dans le sens qu’ont voulu les acteurs du Dialogue politique ». « La chambre haute et la chambre basse l’ont examiné, et on va aller en congrès et je crois que pour notre pays c’est une excellente loi », a-t-il estimé.