Selon le rapport Best countries for business 2018 du magazine Forbes qui vient de paraître, la corruption constitue un des facteurs bloquant de l’investissement au Gabon, et ce, au moment où le pays cherche absolument à promouvoir l’investissement privé.
Le récent classement Best countries for business 2018 du magazine Forbes dresse un tableau non complaisant de l’évolution des investissements au Gabon. Lequel rapport reflète également l’actuelle morosité ambiante de l’activité économique alors que l’Etat se démène à remonter la pente. Classé au 130ème rang mondial sur 153 économies prises en compte, « le Gabon jouit d’un revenu par habitant quatre fois supérieur à celui de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, mais en raison de l’inégalité élevée des revenus, une grande partie de la population reste pauvre », indique le rapport.
En cause, la corruption qui entache l’image du pays et entraine de facto la réticence des investisseurs étrangers. Une analyse confortée par le Président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLEI), Dieudonné Odounga Awassi qui milite en faveur de l’éradication de la pratique. « Si nous laissons ce fléau prendre de l’ampleur sans sévir, tous les efforts que nous sommes en train de faire pour notre pays sont voués à l’échec », avertissait-il dans une tribune libre publiée, il y a plusieurs mois.
Les cas de corruption sont légion au Gabon notamment dans la passation des marchés publics et autres appels d’offre. A titre d’exemple, en 2016 lors de la première enquête sur la criminalité financière au Gabon, la CNLCEI a dévoilé qu’entre 2006 et 2012, environ 2 760 milliards de francs CFA ont été détournés par des tiers personnes sans être inquiétées. Des révélations qui ont irrité l’opinion, mais semble-t-il restées sans suite. Toujours d’après le même rapport, la liberté commerciale, la protection des investisseurs, la liberté individuelle et les charges fiscales portent également entrave à l’investissement.