S’adressant aux Gabonais dans le cadre des vœux de nouvel an, le 31 décembre, le président du parti Union et Solidarité (US) a justifié la rupture entre le peuple et le gouvernement. Pour Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, le gouvernement a clairement failli dans la capacité à travailler au bonheur quotidien du peuple et, dans la volonté de préparer l’avenir.
Dans son discours à la Nation prononcé le 31 décembre dernier, le président du parti Union et Solidarité (US) est longuement revenu sur les motifs de la rupture entre le gouvernement et le peuple. «La réussite d’un gouvernement se mesure principalement à deux choses», a rappelé Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. Selon lui, gouvernement a clairement échoué dans la concrétisation de ces deux préalables : la capacité à travailler au bonheur quotidien du peuple. Et, la volonté de préparer l’avenir.
S’agissant de la première chose, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou est d’avis que le développement du pays est arrimé au sort du Plan de relance de l’économie (PRE). «Libellé en quatre axes, et articulé en 11 objectifs, ce Plan est l’expression d’une politique largement essoufflée, qui manque de moyens propres pour construire le pays, au point de s’en remettre à la précarité d’une aide, octroyée par le Fonds monétaire international, pour combler notre déficit de trésorerie, et régler sur le court terme, des questions d’urgence», a-t-il estimé.
Dans le même ordre d’idées, le président du parti Union et Solidarité est convaincu que «le PRE n’a aucune vocation à engager un programme de développement, qui par principe, s’élabore sur une stratégie de long terme. Pendant ce temps, notre tissu économique se délabre, et plusieurs entreprises ferment boutique».
En témoignent les grèves rythmant le fonctionnement de tous les secteurs. Mais aussi, les arriérés de salaire qui sont aujourd’hui le lot quotidien des travailleurs. Pour Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, ces éléments constituent les indicateurs objectifs traduisant le fait que «la prospérité partagée, promise aux Gabonais au titre du dernier septennat, reste un échec».
Ce dernier a ensuite développé le second aspect prouvant à suffisance l’échec de l’actuel gouvernement. «Sur cette question, on doit savoir gré à Omar Bongo, d’avoir engagé en 1988, après le Botswana, la deuxième expérience en Afrique, dans la création d’un fonds souverain. Alimenté par les excédents de recettes, ce fonds souverain, a été placé sous la gestion du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS)», a-t-il déclaré.
Selon Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, ce fonds a été malencontreusement orienté dans la protection des budgets de l’Etat, contre les variations des coûts des matières premières ou des taux de change. Alors que, initialement, le Fonds a été mis en place pour conserver la richesse au bénéfice des générations futures. «Fonds de développement au départ, il est devenu un fonds de stabilisation, qui montre une fois de plus, par cette mutation stratégique, que le modèle gabonais a échoué, dans sa capacité à travailler pour les générations futures», a-t-il indiqué.
Vu ces échecs, doublés d’une surenchère de promesses, le manque de confiance du peuple vis-à-vis du gouvernement est donc justifié. «Aujourd’hui, ce gouvernement qui a échoué, et s’est exposé à la sanction du Peuple, refuse de comprendre que la volonté du Peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics», a conclu Jean de Dieu Moukagni-Iwangou.