Le leader de la Coalition pour la Nouvelle République, Jean Ping a présenté ses vœux au peuple gabonais, le 31 décembre dernier. A cette occasion, il s’est voulu optimiste et a tenu à rassurer ses partisans notamment ceux de la diaspora de sa détermination à prendre le pouvoir.
« Un fauteuil pour deux », tel pourrait être le titre de la fiction visionnée par de nombreux Gabonais, le 31 décembre dernier. D’un côté Ali Bongo Ondimba avec les prérogatives que lui confère sa fonction présidentielle prononçant le traditionnel discours à la Nation, de l’autre Jean Ping qui clame haut et fort être le « président élu » s’adonnant au même exercice. Des discours dans lesquels, la crise postélectorale a figuré en bonne place.
Jean Ping jusqu’au-boutiste ?
Le candidat malheureux à la présidentielle de 2016, Jean Ping a tenu à remobiliser ses troupes, présentes sur le territoire national et à l’extérieur du pays, dont certains membres présentent de sérieux signes d’essoufflement (Ndlr : en atteste les défections enregistrées dans son camp depuis le dernier scrutin présidentiel). « La Résistance n’a jamais été un long fleuve tranquille (…) Si la Résistance a un prix et un coût, elle a surtout des exigences (…) L’une de ses exigences est de ne jamais céder à toutes les sirènes qui ont pour objectif de vous décourager et de semer en permanence le doute », a déclaré Jean Ping.
Conscient de l’impact de sa « léthargie » sur la suite des événements, ce dernier a joué sur la fibre de la sensibilité pour ragaillardir ses « ouailles ». « En dépit des trahisons et des doutes légitimes, je crois pouvoir dire que nous avons traversé ces étapes sans trop de dégâts », a-t-il déclaré sans ambages.
Quid de la crise postélectorale ?
« (…) l’essentiel pour moi, comme pour les résistants déterminés de l’intérieur et de la diaspora, que je salue patriotiquement, c’est la reconnaissance de la souveraineté exprimée le 27 Août 2016. C’est l’investiture de celui que vous avez majoritairement élu dans les fonctions de Président de la République et l’instauration de la Nouvelle République », estime l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine.
Une Lapalissade ! Vu que ce dernier a récemment déclaré l’épilogue de la crise postélectorale pour fin janvier courant.
Une sortie de crise devant se dérouler sans heurts. « Cette sortie de crise, je la souhaite toujours pacifique. Je la veux pacifique parce que je suis, fondamentalement, attaché à la paix et je ne veux pas que notre beau pays connaisse les affres d’une guerre civile aux conséquences incalculables. Je la souhaite pacifique, parce que vous ne m’avez pas élu Président de la République Gabonaise pour faire massacrer les Gabonais », n’a-t-il pas manqué de souligner.
Du déjà entendu…
Point besoin d’être spécialiste de Sciences politiques pour noter la constance dans le discours de Jean Ping. Une constance perçue par ses pourfendeurs du pouvoir comme une simple et insipide rengaine. En fait, Jean Ping doit absolument marquer sa présence pour entretenir l’espoir de ses Hommes et autres férus d’alternance politique au Gabon, d’où les annonces fortes effectuées de façon sporadique.
A ce propos les professionnels de la Communication politique enseignent que « pour exister, il faut être visible ». Jean Ping ne l’a que trop bien compris et surfe dessus allègrement. Du coup, on en est à s’interroger sur la véracité de sa prise de pouvoir annoncée d’ici fin janvier courant. Surtout que jusque-là les moyens utilisés pour sa prise de pouvoir dont le recours à la communauté internationale ont tous ou presque été voués à l’échec. Cette fois serais-ce la bonne ? Simple effet d’annonce ou stratégie bien huilée ?