Comme pour répondre à la Convention nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed), qui entame une grève d’une semaine, Ali Bongo a exposé le 31 décembre 2017 sa vision de la future école gabonaise.A l’occasion de son discours à la Nation, le président de la République n’a pas été avare en promesses, vis-à-vis de la grande famille de l’Education (enseignant, élèves et parents). L’éducation de la jeunesse semble désormais rejoindre la liste des priorités de l’exécutif. Pour 2018, Ali Bongo annonce «un vaste plan de rénovation des écoles primaires sur l’ensemble du territoire». Si ce projet peut participer au rajeunissement des infrastructures scolaires, il reste qu’il n’apportera aucune réponse au phénomène d’effectif pléthorique dans les salles de classe.
Selon l’annonce d’Ali Bongo, il s’agit de la remise à neuf de 789 établissements dont 92 écoles de la capitale, Libreville, et 697 écoles dans les neuf provinces avec des travaux qui seront réalisés sur «les aspects aussi bien esthétiques que pratiques et sécuritaires : réseaux électriques, plomberie, toitures, menuiserie, peinture…». «L’objectif est d’améliorer les conditions d’éducation des élèves sur l’ensemble du territoire, mais aussi d’offrir une activité économique aux entreprises locales à qui les travaux devront être réservés», a-t-il expliqué, affirmant que «l’éducation est une priorité fondamentale».
Saluée par certains, moquée par d’autres, l’annonce du président de la République n’a été pour beaucoup qu’une «redite». Car, elle reprend à grands traits un pan du projet du ministère de l’Education nationale dont les premiers résultats sont toujours attendus. Lire : «Education : Vers la construction de nouvelles écoles».
Par ailleurs, la date de démarrage des travaux et celle de la livraison restent indéterminées. Pour Richard Nzoghé, enseignant du primaire, cela est fait à dessein. «Il n’y a rien à espérer. Ce n’était qu’un discours sans consistance. Il fallait pour Ali Bongo de dire quelque chose qui trouve l’assentiment du peuple et rien d’autre». Ironisant sur cette annonce, ce dernier rappelle les 80 classes dans le pré-primaire et 250 classes dans le primaire pour un total de 330 classes d’écoles financées par le budget de l’Etat en 2013 et en 2014, lesquelles sont toujours introuvables.