Depuis 2014, lorsque le prix du baril de pétrole a connu une chute drastique et que les autorités gabonaises l’ont officiellement rendu responsable de la crise qui s’est installée dans leur pays, crise qui perdure en dépit d’une certaine embellie sur le marché pétrolier, les Gabonais dans leur majorité triment comme l’atteste les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent. Les conséquences sont multiples : elles vont du chômage lié à la mauvaise passe que traversent les sociétés et entreprises qui débauchent quand elles ne ferment pas à la paupérisation qui découle d’un manque d’activité génératrices de revenus.
Sans aller dans les détails, il suffit de prendre quelques exemples pour se rendre compte que la vie au Gabon devient de plus en plus difficile, que le Gabonais grand consommateur devant l’éternel réfléchit par deux fois avant que de se lancer dans une opération d’achat, que le panier de la ménagère prend chaque jour que Dieu fait un coup au point de ne plus permettre même aux familles qui en avaient l’habitude de s’offrir trois repas quotidiens et que l’esprit communautaire qui les caractérisait a foutu le camp des habitudes des citoyens. Tout cela, vous vous en doutez, résulte d’une situation socio-économique à la limite délétère.
Que faire quand on a perdu son emploi ou quand nos revenus ne nous permettent plus comme par le passé de subvenir aux besoins de nos protégés ? Dans un environnement où les grèves dans les secteurs de production et les régies sont monnaie courante, qu’attendre de la santé de l’économie ? Lorsque l’on sait que celle-ci est tributaire du fisc, c’est-à-dire des recettes fiscales résultant des différents impôts et taxes prélevés auprès des personnes physiques et entreprises. Partout, même sans être économiste, l’on a appris que l’endettement ne doit pas dépasser un seuil et doit servir à renflouer les caisses de l’Etat par la création d’activités génératrices de revenus. Il faut s’interroger sur ce qui est fait des dettes contractées assez régulièrement par le Gabon sans arrière-pensées. Qu’à cela ne tienne, il s’agit de réfléchir aujourd’hui à comment rétablir la confiance et la sérénité dans un contexte marqué de plus en plus par une certaine pâleur psychologique.
L’année 2017 aura sans crainte de nous tromper été moins reluisante que les précédentes sur tous les plans. D’où la leçon que nous devons tirer de nos agissements. Qui, s’ils ne changent pas, risqueraient non seulement de nous conduire davantage en erreur, mais aussi de fragiliser le tissu social déjà victime des atermoiements politiques. Les autorités doivent se caractériser par leur faculté à anticiper les évènements. Cela n’a malheureusement pas été le cas l’année qui s’achève pendant laquelle les recettes pétrolières engrangées entre 2019 et 2014 auraient pu et dû servir à prévenir la crise de l’or noir, en préparant soigneusement l’amortissement de celle-ci qui était prévisible pour qui a coutume de spéculer.
Ce qu’il faut craindre, c’est que l’on s’entête à ne pas comprendre que lorsqu’une société ou entreprise ferme ou est obligée de revoir ses activités à la baisse, c’est le front social qui s’en trouve menacé du fait des conséquences fâcheuses qui en découlent. L’Etat se doit de veiller à ce que des phénomènes du genre ne se produisent que très rarement, sinon pas du tout, puisqu’ils impactent la vie de responsables de famille qui sont de surcroît des contribuables et par ricochet donc celle du pays tout entier. Ce qui prédispose à la fronde sociale que l’on a parfois du mal à contenir. Comme on le voit, il faut aux autorités faire preuve de beaucoup de doigté pour la contenir. Le mieux serait qu’elles s’en prémunissent.