D’environ 500 milliards, il y a quelques années, le poste budgétaire consacré aux dépenses du personnel atteint près de 710 milliards de francs en 2018. Le gouvernement se dit inquiet.
Ces dernières années, la ligne budgétaire consacrée aux dépenses du personnel n’a pas cessé d’augmenter. «Pour l’année 2018, nous sommes à 709,80 milliards de francs. Ce chiffre est inquiétant, d’autant plus qu’il y a 5 ans, ce poste budgétaire n’était que de 359 milliards de francs. Or, avec ce chiffre que l’on peut arrondir à 710 milliards, nous dépassons toutes les normes et les standards en la matière, qui veulent que ce poste ne dépasse pas plus du tiers de nos ressources budgétaires», s’est exprimé, jeudi 28 décembre 2017, Jean-Fidèle Otandault, rappelant que des mesures ont été prises récemment pour limiter les dégâts et prévenir d’éventuels risques d’étranglement. L’une de ces mesures a notamment été la suspension des recrutements dans l’administration publique.
Au gouvernement, l’on explique qu’il s’agissait de «maîtriser ce poste consacré aux dépenses du personnel». «Si recrutements il y a, ceux-ci ne se feront pour l’instant que dans les secteurs vitaux, à savoir la santé et l’éducation. En dehors de ces secteurs, nous avons décidé de geler l’embauche dans l’administration», a précisé le ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics.
A ce jour, le gouvernement évalue le nombre d’agents de l’administration publique à «plus de 105 000 individus». Aussi, face à ce chiffre, Jean-Fidèle Otandault n’a pas manqué de s’interroger : «Quelle est le nombre de fonctionnaires dont a besoin un pays comme le nôtre, d’une population de moins de 2 millions d’habitants ?» Pour le membre du gouvernement, il est certains que, «comparé à d’autre pays africains ayant une population 3 à 4 fois plus grande, le Gabon compte plus de fonctionnaires».
Dans les mois qui viennent, une enquête devrait être lancée pour déterminer le véritable effectif des agents de l’administration publique. Il s’agira, a annoncé, le ministre, de «descendre au niveau des directions générales et des services pour déterminer leurs différents effectifs». «Tôt ou tard, nous ferons ce travail. On ne peut pas y échapper. Parce que si nous laissons le poste budgétaire lié aux dépenses augmenter d’année en année, c’est moins d’argent que nous aurons à consacrer pour l’investissement, donc pour créer de la richesse», a-t-il prévenu.