LIBREVILLE - Cette décision qui prendra certainement effet dans quelques jours a été annoncée mardi à Libreville, aux délégués du personnel de cette structure, par le ministre d’État en charge de la Communication, Alain Claude Bilié-By-Nzé, au cours d’une rencontre élargie à certains de ces collaborateurs.
S’adressant aux délégués du personnel de l’Agence gabonaise de Presse (AGP), Alain Claude Bilié-By-Nzé a été réaliste, partant des faits relatifs à la situation actuelle de l’agence notamment dans son fonctionnement.
"La situation actuelle est que la subvention que l’État alloue à l’AGP est tombée de 1 milliards et demi de francs CFA il y a quelques années, à 200 millions maintenant. Mais l’AGP a maintenu les mêmes effectifs et par conséquent quasiment les mêmes charges. Il faut rappeler que les charges salariales de l’AGP s’élèvent à 28 millions par mois. Ce qui fait qu’en réalité, rien que pour le poste salarié, nous ne sommes pas capables aujourd’hui d’assurer les salaires avec la subvention de l’État. L’inspecteur du travail nous a saisi le 14 décembre dernier pour nous donner son autorisation, non plus sur la question du congé technique plus que les éléments tels qu’ils se sont accumulés ne permettent plus de passer à un congé technique mais de regarder la question des licenciements pour motif économique"a-t-il dit.
Pour sa part, le directeur de cabinet du ministre d’État, M.Pouna a réaffirmé la position de la tutelle au sortir de la rencontre.
"Aujourd’hui, il faut prendre un certain nombre de mesures qui tendront à résorber le déficit de l’AGP. La mesure qui s’impose aujourd’hui est celle de se séparer d’un certain nombre d’agents notamment, les agents contractuels mais bien entendu, en tenant compte de toutes les dispositions que la loi prévoit en la matière dans le code du travail", a-t-il réaffirmé.
Pour sa part, l’administrateur provisoire de l’AGP, Fidèle Biteghe a rappelé les difficultés de fonctionnement de l’AGP de 2016 à 2017.
Durant l’année qui vient de s’achever, l’AGP a payé les salaires pour son budget d’octobre 2016 à mai 2017. Tout le budget a été avalé et aujourd’hui l’AGP compte sept mois de salariés impayés que nous sommes obligés d’inscrire au titre certainement de la dette de l’Etat", a-t-il déclaré.
Rappelons que les difficultés de l’AGP datent depuis l’arrêt de parution du quotidien "Gabon Matin" qui était son principal produit de vitrine, ainsi de la baisse de la subvention allouée par l’État. Il faut également joindre à ces problèmes, l’insuffisance dans le management, la gestion peu orthodoxe des moyens alloués et les recettes engendrées par le quotidien disparu, sans oublier le coût élevé de l’impression dudit journal à Multipress estimée à 600 millions dans l’année, et la lenteur dans le décaissement de la subvention du trésor public. Cette dernière cause a été d’ailleurs à l’origine de la grève de la faim déclenchée par certains agents le 11 novembre dernier.
Cette grève de la faim qui se tenait alors que le dossier de décaissement du reliquat de la subvention annuelle (112 millions de francs CFA ) se trouvait au niveau du service des règlements, a pris fin après le paiement de trois mois de salaires sur les 10 mois d’arriérés de salaire.
Avec la décision de se séparer des agents contractuels, le ministère de la Communication entend donner une nouvelle dynamique et un nouveau souffle à l’AGP dès 2018.
Une assemblée générale convoquée par les délégués du personnel aura lieu jeudi au siège de l’agence, pour faire le compte rendu aux agents, de la réunion avec le ministre en charge de Communication.