Après la protestation estudiantine contre l’augmentation des frais des inscriptions et réinscription dans les universités et grandes écoles du Gabon, à l’Université des Sciences de la Santé, le mouvement de cessation des cours est cette fois orchestré par les enseignants. Ces derniers ne réclament ni salaires ni vacations encore moins des primes, comme leurs collègues de l’UOB. Ils veulent la réfection des lieux d’aisance (toilettes) pour que reprennent les cours.
Cela peut sembler comme un tantinet ridicule mais c’est réellement ce dossier qui a été posé, il y a quelques jours, sur le bureau du recteur de l’USS, Bruno Boguikouma, comme nous confie la rédaction de l’hebdomadaire Moutouki. Convaincus que seul le gel des cours pourra régler la question, les enseignants ont conditionné la reprise des cours par la réfection des toilettes (WC). Les salles de classes resteront fermées «jusqu’à la construction ou réfection des toilettes» a t-on compris.
Rencontré par nos confrères sur les lieux, un enseignant a affirmé: «on veut juste qu’on nous construise ou réfectionne les WC. C’est une question sanitaire et une revendication légitime. Il est inadmissible qu’un enseignant se bouscule dans les herbes avec un étudiant pour se libérer. » Face à cette situation très gênante qui prouve une fois de plus l’absence d’équipements dans les services publics, l’expression de ces enseignants justifie les conditions archaïques que protestent constamment les étudiants que la police réprimande à tort.
Selon un autre enseignant, «il s’avère que le ministre de l’Enseignement Supérieur, Guy Bertrand Mapangou, ait demandé que cette affaire soit réglée pour le bon fonctionnement des activités au sein de l’université» mais c’est sans compter sur celui qu’ils appellent «Picsou», le recteur qui, «ne se sent pas concerné vu qu’il dispose d’un toilette dans son bureau.»
C’est désormais à cela que ce pays est réduit, gel des cours parce que l’état a failli à son obligation d’entretien des biens du domaine public. Des grèves pour des toilettes et non pour des bâtiments ou autres restaurants universitaires. Va-t-on vraiment, à cette allure, atteindre l’émergence d’ici 2025?