Le ministre de la Défense nationale, Ernest Mpouho Epigat, a sillonné, du 10 au 12 avril 2014, les casernes des services de la Défense nationale placés sous son autorité en vue d’une prise de contact, mais surtout de s’imprégner de leurs conditions de travail et de passer le message du chef de l’Etat qui vise l’excellence, la discipline, l’amélioration des formations, ainsi que l’opérationnalité des hommes sous les drapeaux.
La série de visites d’inspection des services placés sous sa tutelle a permis au ministre de la Défense de se rendre tour à tour au commandement en chef de la gendarmerie à Gros-Bouquet, à l’Ecole d’application du service de Santé militaire, à la Garde républicaine, au Génie militaire et à la Base aérienne 01 de l’Armée de l’air. Il a ainsi été question pour le nouveau responsable de ce département de toucher du doigt et s’imprégner, de visu, des conditions dans lesquelles exercent les hommes commis à la tâche de défendre l’intégrité du territoire gabonais. Il déclarera d’ailleurs à propos des missions premières des Forces armées gabonaises qu’elles sont d’«assurer en tout temps, en tous lieux, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agressions, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie des populations».
A ce titre, Ernest Mpouho Epigat n’a pas manqué de leur rendre hommage, notamment lors de son passage à base aérienne 01 où il a salué les militaires de cette unité pour leurs efforts et particulièrement pour leur «engagement courageux et exemplaire» du fait de leur participation à la Mission de soutien à la Centrafrique (Misca) déployée à Bangui en RCA. Et Ernest Mpouho Epigat de souligner leur rôle hautement inestimable et primordial dans ce monde caractérisé par une diversification de menaces dont l’immigration clandestine, les trafics en tous genres, l’exploitation illégale des ressources naturelles, la piraterie maritime et la biodiversité.
En relevant les contingences que doivent affronter ces hommes en tenues a également, le ministre de la Défense tenu à remobiliser les troupes malgré toutes ces difficultés. Ceci d’autant plus que pendant le passage au Camp de la gendarmerie nationale, le général de division Jean Ekoua, Commandant en chef de la Gendarmerie nationale, a déclaré : «Nous voulons vous dire, monsieur le ministre, que les préoccupations de la Gendarmerie sont à la mesure de son implantation territoriale. Et c’est à juste titre qu’une fiche à votre attention vous est soumise pour avoir une lecture exacte du fonctionnement de ce corps d’élite. Aussi, sommes-nous déjà convaincus que votre affectation au sein du ministère de la Défense nationale portera un accent particulier sur la poursuite de l’amélioration des conditions de vie et de travail des gendarmes».
M. Epigat a rassuré les gendarmes, les militaires et autres, de la construction d’un système de défense efficace et crédible. Et il a déclaré : «fidèle à ses engagements contenus dans l’axe 4 du Projet de société l’Avenir en confiance, le Chef suprême des Forces de défense et de sécurité, Ali Bongo Ondimba, déploie tous les efforts nécessaires pour moderniser les outils de défense et de sécurité afin de les adapter aux enjeux sécuritaires actuels. Sachez que la mise en œuvre de l’ambitieuse vision du président de la République, portant sur la réorganisation structurelle et fonctionnelle territoriale de la défense nationale fait partie des actions prioritaires».
Les dysfonctionnements au sein des forces armées ont été énumérés. Et c’est en cela que le ministre de la Défense nationale, dans toutes les casernes où il a été, a rappelé les instructions du président de la République, notamment lorsqu’il a déclaré lors des vœux 2014, la recherche de l’excellence, le renforcement de la discipline, l’amélioration de la formation des personnels, l’instruction militaire et opérationnelle permanente, l’organisation régulière des manœuvres, l’entretien et la préservation des moyens logistiques, pour ce qui concerne ces corps armés.
Cette sortie du ministre de la Défense nationale arrive alors que le 7 avril 2014, dans les colonnes du journal L’union, un pavé avait été jeté dans la marre par le député Philippe Nzengue Mayila, président de la Commission de l’Assemblée nationale chargée des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la défense nationale, qui ouvrait un débat sur l’éventuel retrait ses soldats gabonais en mission à Bangui, dans le cadre de la Misca. A ce jour, aucune voix officielle n’a encore répondu à cette question : «Le Gabon va-t-il lui aussi rappeler son contingent ?»