Préoccupation urgente des Etats, la question du financement de l’éducation revêt un caractère capital au moment où l’économie mondiale enregistre un déclin affectant les budgets alloués. Au Maroc, à l’occasion de la 57e session, les pays membre de la conférence des Ministre de l’éducation des Etats et Gouvernement de la Francophonie (Confemen), ont appelé à une mobilisation de tous les acteurs de l’éducation des pays membres.
Parents d’élèves, Organisations de la société civile, collectivités locales et secteurs privés ne devraient plus être en marge du financement de l’éducation, c’est du moins ce qu’il faut retenir des recommandations de la 57e session de la Conférence des Ministre de l’Education des Etats et Gouvernement de la Francophonie (Confemen). Organisé dans un climat économique international marqué par une crise aigüe donc, une réduction des budgets alloués à l’éducation, c’est sur le financement de ce secteur d’activité que la énième session du Confemen s’est appesantie.
Organisée au Maroc, sous le regard de la présidente en exercice de la Confemen, présidente du comité de pilotage de l’IFEF, Nadine Patricia Anguile épouse Obame, par ailleurs Ministre de l’Education nationale, la rencontre a permi de formuler dix-sept (17) recommandations inspirées de la lettre de cadrage de la rencontre. On note ainsi, l’implication des parents d’élèves et des organisations de la société civile dans la gestion des écoles. L’idée ici est d’impulser plus d’efficacité dans la mobilisation des ressources et plus de transparence dans leur management.
L’incitation des collectivités locales dans la mobilisation des leviers de financements disponibles au plan local et international dans le cadre des coopérations décentralisées (jumelage, parrainage, coopération inter universitaire), en termes de contributions des ménages et des collectivités locales n’est pas en reste des recommandation puisque désormais chaque acteur doit jouer sa partition dans le financement de l’éducation par divers modalités, soigneusement réfléchies.
De même, alors que son rôle était jusqu’ici restreint à quelques œuvres au gré de la volonté et des moyens financiers disponibles dégagé par le secteur privé, ce pan de la société est désormais appelé à se mobiliser autour du concept de responsabilité sociétale des entreprises à travers des fondations d’entreprises. Le soutien de certains secteurs d’activités comme la téléphonie et les banques, le développement de l’entreprenariat social dans le secteur de l’éducation devrait être des axes prioritaires d’aides et d’action. Une implication qui limite, en effet, l’action de l’Etat dans le financement des projets reliés à l’éducation et qui responsabilise l’ensemble des acteurs profitant des débouchés de l’éducation. Mais pour rendre ces actions plus efficaces, ce nouveau modèle de gouvernance doit déboucher sur l’élaboration régulière de comptes nationaux de l’éducation afin de suivre les fonds levés.
Cette méthode bien qu’exigeante est une excellente manière pour les Etats de promouvoir une meilleure coordination des flux de ressources et d’identifier les déficits de financement. Cette adaptation doit cependant prendre en compte les « réalités de chaque pays ». Ce qui signifie que ces recommandations, mis en branle, ne seront pas implémentés de la même manière que l’on soit au Gabon ou au Burkina Faso encore moins au Mali.