Selon le procureur de la République, «Des indices concordants laisseraient penser que le nommé Arouna Adamou avait filé le couple danois et prémédité son agression». Des pièces à conviction auraient été saisies au domicile de l’assaillant. Ces documents pourraient renseigner sur l’énigme d’acte isolé ou concerté.
L’agresseur du Village artisanal de Libreville avait-il soigneusement préparé son acte ? A ce stade de l’enquête, tout porte à croire que l’acte d’agression au couteau du Nigérien sur deux journalistes Danois relève d’une préméditation. «Des indices concordants laisseraient penser que le nommé Arouna Adamou avait filé le couple danois et prémédité son agression», a indiqué le procureur de la République, lors d’un point presse mardi 19 décembre à Libreville.
Selon Steeve Ndong Essame Ndong, l’agresseur qui vit régulièrement dans la ville de Booué, un département de la province de l’Ogooué-Ivindo, pourrait avoir identifié ses victimes à la Lopé, un autre département de la même province abritant un parc national où les deux journalistes avaient séjourné quelques jours pour réaliser un reportage sur l’environnement, pour le compte de la chaine National geographic. Les deux villes sont distantes l’une de l’autre d’un peu moins de 100 km.
Filature ou coïncidence ? La présence simultanée de deux journalistes et leur assaillant, d’abord dans la même province puis au village artisanal à Libreville, laisse planer en effet un doute sur une éventuelle chasse à l’homme engagée par l’agresseur. «Il séjournait à Libreville depuis le 14 décembre 2017 dans le but de commettre cet acte lâche contre « des blancs » selon ses propres termes», a rapporté le procureur.
D’après Steeve Ndong Essame Ndong, «une perquisition a été effectuée au domicile de l’assaillant à Booué dans la province de l’Ogooué-Ivindo où plusieurs documents ont été saisis et placés comme pièces à conviction». Une piste qui pourrait répondre à la grande inconnue de cette enquête, laquelle cherche à savoir si l’agression relève d’un acte isolé ou concerté.
Les enquêteurs ne veulent négliger aucune hypothèse. Le village artisanal, théâtre de l’agression, est fermé jusqu’à nouvel ordre pour des besoins d’enquête. 38 personnes, dont 7 à Booué, sont gardées à vue pour élucider les mobiles de cet acte. «Des téléphones portables et divers objets ont été saisis et sont en cours d’exploitation», a confié Steeve Ndong Essame Ndong. La victime quant à elle serait hors de danger selon l’avis des médecins.