Après des années de « travail acharné », le Gabon vient de recevoir son ticket pour faire officiellement parti des pays membres du Processus de Kimberly, cette plateforme mis en place pour débattre des moyens à déployer pour mettre un terme au commerce des « diamants de la guerre ».
La production de diamant, on n’en entend presque où pas parler au Gabon. Et pourtant, cette activité requiert une attention particulière des autorités gabonaises qui veulent règlementer l’exploitation de cette ressource naturelle au niveau local. Depuis des années, le pays travaille, en effet, a règlementé cette activité auprès des instances internationales telles que le Processus de Kimberly qui rassemble les pays producteurs de diamant afin de redéfinir la finalité du commerce de diamant. Après donc des années de « travail acharné », le Gabon peut se réjouir de faire aujourd’hui parti de ce cercle, puisque cela a toujours été son vœu. Désormais 82ème Etat membre de cette instance internationale, le pays veut tirer meilleur parti de cette adhésion par l’exploitation légitime de son diamant et l’encadrement de ce secteur minier.
Un nouveau challenge pour le développement du segment minier national qui implique une gouvernance efficiente. « Cette adhésion, malgré son importance, n’étant qu’une nouvelle phase de la nouvelle histoire de l’exploitation du diamant gabonais, exhorte à respecter scrupuleusement la feuille de route de douze mois, prescrite par le Secrétariat Permanent du Processus de Kimberley et, lance un appel aux opérateurs diamantifères pour prendre dorénavant conscience de l’obligation du respect des lois et dispositions en vigueur afin que l’exploitation de nos ressources minérales demeure une activité économique qui profite à tous, en toute légalité ». Une nouvelle trajectoire qui vise à lutter contre l’exploitation illégale des diamants.
Mettre fin aux trafics illégaux
Même si le Gabon veut se lancer dans un nouveau segment d’activité, alors que la structure du marché mondial du diamant est clairement définie, le pays veut avant tout avoir une maîtrise totale du trafic illégal de cette ressource et y mettre fin. En effet, reconnait le Ministère des Mines, « un réseau d’achats opère dans l’illégalité et les diamants produits sont exportés vers les pays limitrophes qui leur donnent des certificats de Kimberley, après avoir été déclarés comme production locale ». Cette adhésion si elle peut susciter des interrogations est une meilleure arme pour mettre un terme à « ces pratiques néfastes » qui nuisent à l’économie de notre pays afin d’établir un meilleur modèle de partenariat entre l’Etat et les artisans identifiés dans ce segment d’activité.
Mitzic, Nzenzelé, Makongonio, Waka et Makokou à la loupe ?
Malgré sa préférence pour l’exploitation des ressources forestières, pétrolières ou encore pour le manganèse, le Gabon a toujours été un vieux producteur de diamants, même si l’écho de cet indice est historique donc, plus ou moins lointain. L’existence des « diamants de Makongonio » alors même que le doute planait sur la possibilité de trouver cette ressource minière sous le sol gabonais conforte nos dires. Désormais la mythique localité de la Ngounié n’est plus la seule à posséder cette ressource précieuse. Les localités de Mitzic, Nzenzelé, Waka et Makokou, entre le nord du Gabon, le centre et le sud, se partagent cette renommée.Seulement, jusqu’à présent l’existence tout comme d’ailleurs l’exploitation de cette ressource ne profite pas à l’Etat donc, à sa population.
« L’exploitation est limitée à de l’artisanat effectué sans réel contrôle de l’Etat », dévoile le Ministère des Mines. Ce manque de contrôle pose de fait, le problème de la traçabilité de minerais exploités au Gabon alors qu’il parcourt les pays du centre. Mais penser une exploitation industrielle comme le veut actuellement le gouvernement cela suppose des garanties. Chose que posait déjà en 1998, l’entreprise sud-africaine, DeBeers, numéro un mondial dans la production du diamant, qui revendiquait une souplesse fiscale pour débuter ses activités.