En tenant sa première rencontre, le 14 décembre 2017, le comité ad hoc du suivi des actes du dialogue politique d’Angondjé a affirmé qu’il faudrait au minimum deux ans au gouvernement pour faire appliquer l’intégralité des 264 articles issus dudit dialogue.
Prévus pour décembre 2016, selon le calendrier initiale, les législatives ont connu deux reports. Tout d’abord le 29 juillet 2017, pour insuffisance des dotations financières prévues, selon le ministère de l’Intérieur. La Cour constitutionnelle avait alors relevé les dépenses imprévues consécutives à la crise post-électorale de la présidentielle du 27 août 2017. Le second report annoncé pour avril 2018, a fait suite au dialogue politique d’Angondjé. Le gouvernement avait alors relevé la nécessité de permettre aux parlementaires de traduire les actes du dialogue en textes législatifs.
En plus de ces deux premières dérogations, une troisième semble être en vue. La raison évoquée par la commission ad hoc du suivi-évaluation des actes du dialogue politique est la nécessité d’intégrer tous les actes du dialogue dans l’ordonnancement juridique. Le but étant de venir à bout du phénomène quasi-récurrent de contestations des élections au Gabon.
« La priorité c’est de tout faire pour éviter que ce qui s’est passé lors de la crise électorale de l’élection du 27 octobre 2016 ne se répète plus au Gabon », assure, Hubert Minang Fils, porte-parole de l’opposition au sein de la Commission.
Pourtant, le gouvernement et les parlementaires ont montré leur détermination à respecter le délai imparti d’avril 2018. Les uns en déposant le projet de texte de lois, les autres en l’adoptant avant la fin du mois de décembre 2017.
Mais la commission ad hoc du suivi-évaluation des actes du dialogue, dans son rôle de gardien, entend bien jouer sa partition. « Le suivi- évaluation, c’est un contrôle de la conformité de ce qui va être pris. A la suite de ces acteurs la commission ad hoc paritaire intervient pour regarder par rapport à l’esprit et à la lettre de ce qui est sorti d’Angondjé », précise Hubert Minang fils.
Si le comité ad hoc assure ne pas vouloir se substituer au gouvernement et au Parlement, les acteurs insistent sur la nécessité d’un processus d’intégration qui devrait se faire à court et moyen terme. « Pour faire du suivi-évaluation, il faut du temps, il faut de la rigueur, c’est pour cela que la commission a pensé que ce travail pourrait tourner autour de deux ans, pour permettre au gouvernement de faire l’intégration complète des 264 articles des actes du dialogue », précise le porte-parole.
Si rien n’est encore acté, il reste que cette affirmation vient conforter la position de bon nombre d’observateurs qui n’ont cessé de parier sur un éventuel énième report des législatives.