Les travaux de la route Port-Gentil-Omboué sont visiblement à l’arrêt, après constat d’inactivité sur le chantier pourtant exécuté à 86%. La situation de ce chantier dont s’est distancié l’allemand Gauff Engineering, incomberait, selon La Loupe, à l’Etat gabonais qui peinerait à honorer ses engagements financiers, à l’inverse son partenaire China Exil Bank ayant injecté 342 milliards de francs CFA sur le chantier.
Si aucune information officielle n’a filtré à ce sujet, le calme plat sur le chantier de l’axe Port-Gentil-Omboué laisse penser que les travaux sont à l’arrêt. L’hebdomadaire La Loupe note, en effet, que sur place les engins de la société chinoise China Road & Bridge Corporation (CRBC), en charge des travaux, sont stationnés dans les différentes bases tout au long du tronçon. De même aucun employé de la société n’est visible sur le chantier.
Gauff Engineering
Moins remarquée a cependant été le repli de Gauff Engineering. Mondialement reconnue pour son expertise technique en ingénierie des infrastructures, la société allemande était chargée, sur ce projet, du contrôle de la totalité des livraisons et prestations effectuées par l’entreprise de construction chinoise, pour le compte du Ministère des Infrastructures, des Travaux publics et de l’Aménagement du territoire. Ayant accumulé des arriérés de paiement se chiffrant à une poignée de milliards, plus de 6 milliards de francs CFA selon certaines indiscrétions, Gauff Engineering s’est résolue, à la mi-2016, à un arrêt de ses missions sur ce chantier. Celles-ci consistaient, entre autres, à surveiller, contrôler et inspecter l’évolution des travaux (respect du plan de gestion environnemental, contrôle qualité des travaux effectués, contrôle des coûts, vérification de la conformité des prestations exécutées aux plans).
Conforté par l’étanchéité défaillante de la Maison Georges Rawiri (immeuble abritant Gabon Télévision) sur le boulevard Triomphal Omar Bongo et les nombreuses défectuosités des autres bâtiments institutionnels de la même artère Librevilloise, les Chinois sont notoirement connus au Gabon comme des constructeurs d’édifices à la solidité controversée. Nombreux imaginent donc que toute la partie du chantier ayant été exécutée sans la supervision technique de Gauff Engineering doit être bâclée. Il est donc à redouter que les 9,2 kilomètres de ponts de cette route ne se transforment en danger public, lors de son exploitation après livraison.
17 milliards pour le Gabon
Les travaux de la route Port-Gentil-Omboué ont été lancés 2014. Long de 93,7 km, le tronçon est exécuté à plus de 86%. Celui-ci inclut la construction de trois ponts dont un sur l’Ogooué, long de 4,7 km. Et, autre sur la lagune Nkomi, long de 4,5 km. Les travaux sont financés 85% par la China Exil Bank, qui a injecté 342 milliards de francs CFA sur le chantier.
Toujours selon La Loupe, les 15% restant incombent à l’Etat gabonais, censé contribuer au projet à hauteur de 17 milliards de francs CFA. Du coup, les langues se délient sur ce dernier aspect. Beaucoup imputent l’arrêt supposé des travaux à l’Etat gabonais qui peinerait à honorer ses engagements financiers. Une thèse confortée par le contexte économique actuel très difficile.
Au vu ces contrecoups, pas sûr que les délais soit respectés. Etalés sur 60 mois, les travaux sont censés s’achever en 2019. Pire, ils pourraient ne jamais arriver à terme si l’Etat n’injecte pas sa quote-part financière. Etant entendu que cet élément est à l’origine de l’arrêt des travaux. Dans ce cas de figure, cette issue rappellerait celles des axes Lalara-Makokou et Ndendé-Tchibanga, par exemple, dont les travaux ne sont jamais arrivés à terme.